Après avoir passé 21 jours en quarantaine : L'ex-cas suspect d'Ebola de Yamoussoukro parle des conditions de sa ''détention''

  • Source: Soir Info
  • Date: jeu. 06 nov. 2014
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Son retour en Côte d'Ivoire, en provenance de la Sierra-Léone où il est installé en qualité de photographe professionnel depuis quelque temps, en passant par le Libéria (des pays fortement touchés par l'épidémie de la fièvre à virus Ebola) avait suscité, le samedi 30 août 2014, une grosse panique à Yamoussoukro, la capitale politique. N'Gohué Kouadio Mathias, après avoir purgé ses 21 jours de quarantaine, au Centre hospitalier régional (Chr), a accepté de s'ouvrir à nous, le mardi 28 octobre 2014.

Comment avez-vous passé les 21 jours de quarantaine ?

21 jours, enfermé, sans aucune activité, j'avoue que ça n'a pas été du tout facile pour moi. J'étais seul. Je ne parlais avec personne, sauf lorsqu'un membre de ma famille arrive. C'était très difficile à supporter. Mais il fallait le faire.

Avez-vous été l'objet de traitement médical pendant ce moment ?

Je n'ai pas bénéficié de traitement pendant tout ce temps que j'ai passé. On ne m'a pas donné un seul comprimé à l'hôpital, même pas un paracétamol.

En aviez-vous vraiment besoin ?

Oui. Imaginez-vous quelqu'un qui a passé des jours en brousse, à marcher, sans manger. Avec les douleurs, le manque de sommeil, la fatigue physique, la faim, il est clair que j'avais besoin de soin. Avec tout ça, je pouvais mourir d'une autre maladie, et les gens allaient penser que je suis mort d'Ebola. Même pas un seul comprimé contre les courbatures, on ne m'a rien donné. J'étais sans soin. Peut être que c'est ainsi que ça se passe lorsqu'on est mis en quarantaine. Mais (…)

Et au plan de la nourriture, comment cela se passait ?

Concernant la nourriture, je n'avais pas de problème véritable, à part quelques cas d'oublis. Le directeur départemental et le directeur de l'hôpital avaient fait ce qu'ils pouvaient, pour me donner de quoi manger. C'est lorsque le directeur de l'hôpital a été muté à Odienné, que j'ai compris que c'était de leurs propres poches et non sur le fonds du Chr qu'ils me payaient la nourriture. Parce que des gens sont venus me dire : «Celui qui te donne à manger n'est plus là. Comment vas-tu faire maintenant?» Mais, après son départ, on a continué de m'apporter de la nourriture matin, midi et soir. Et je ne peux pas me plaindre à ce niveau.

Comment s'est faite votre mise en liberté ?

Après les 21 jours, on m'a délivré un certificat (médical Ndlr) attestant que je ne suis pas malade et on m'a libéré. (...)

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