Mamadou Koulibaly : ''l'Institut National de la Statistique (INS) confirme l'explosion du coût de la vie''

  • Source: L'Intelligent d'Abidjan
  • Date: sam. 27 juil. 2013
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La vie est plus dure que jamais pour les Ivoiriens. Le président de LIDER a saisi la tribune offerte par la conférence sur l'inflation qui a eu lieu hier à l'université de Cocody pour se faire le porte-voix des étudiants. C'est ce qu'explique le document dont nous avons reçu copie le vendredi 26 juillet 2013.

Les chiffres sont implacables et affolants : L'inflation explose en Côte d'Ivoire. C'est ce qui ressort de l'exposé prononcé hier par le Dr N'Goran Kouassi, chef du département des statistiques et synthèses économiques de l'Institut national de la statistique (Ins), à l'invitation de la faculté de sciences économiques et de gestion de l'université de Cocody à Abidjan.

L'Ins atteste de la cherté de la vie en Côte d'Ivoire, en établissant le constat d'une flambée substantielle des prix. Selon le Dr N'Goran : « Le pays demeure donc dans la situation de vie relativement chère (…) Sur les six premiers mois de 2013, la vie chère en Côte d'Ivoire est encore davantage ressentie dans l'alimentation ». Le taux d'inflation, qui était de 1,8% en mars 2013, 2,5% en avril 2013 et 2,9% en mai 2013 vient d'atteindre 3% au mois de juin 2013. Par rapport aux six premiers mois de l'an dernier, la variation globale des prix est en hausse de 3,5% au premier semestre 2013.

Deux ans et demi après la prise de pouvoir de M. Alassane Dramane Ouattara, les poches des Ivoiriens sont vides et le panier de la ménagère s'est transformé en sachet. Confrontées à l'inflation galopante, à l'explosion du chômage et à l'absence de revalorisation des salaires, des retraites et autres allocations, les populations plongent dans la précarisation sociale.

De l'exposé du Dr N'Goran, il ressort que six catégories de prix restent encore administrées par l'Etat de Côte d'Ivoire, qui entrent dans le calcul de l'indice des prix : les livres scolaires du primaire, le gaz butane, l'eau, l'électricité, le téléphone et les produits pharmaceutiques.

La hausse immodérée des tarifs de l'électricité ordonnée par le président de la République, la mise en œuvre du mécanisme automatique de fixation des prix des produits pétroliers, les faux frais et taxes parallèles prélevés par les intermédiaires de la distribution, dont les coûts sont répercutés aux consommateurs, sont parmi les principales causes de la perte du pouvoir d'achat des ménages.

Dans une interview il y a deux jours, le ministre du Commerce Jean-Louis Billon dénonçait sans ménagement le racket récurrent pratiqué par les Frci sur les routes de Côte d'Ivoire: « En Côte d'Ivoire, les taxes illégales, en d'autres termes le racket, constituent le principal facteur d'augmentation du coût de la vie. Déjà, il y a quelques années, une étude du Bnetd avait démontré que la Côte d'Ivoire avait le secteur transport le plus cher du monde. A titre d'exemple, au cours des 3 premiers mois de l'année 2013, on note que c'est dans le Gbèkè que les plus fortes concentrations de barrages existent (axe BouakéNiakara : densité=11 et axe BouakéKatiola : densité=14), suivi en cela de la région de l'Agnéby (axe Agboville-Grand Morié : densité = 12 ; axe Agboville-Abidjan : densité= 8), la région du Guemon, avec une densité observée de 12 barrages au 100 km. Le niveau élevé de la densité au 100 km dans ces régions montre l'ampleur des entraves qui peuvent y exister puisqu'à chaque barrage, correspond un prélèvement illicite. Les prélèvements illicites dans les régions dépassent en moyenne le seuil de 15.000 francs cfa aux 100 km. Comment, après ce constat pensez-vous faire baisser le coût des denrées ! »

Le Dr N'Goran a expliqué que, contrairement à l'indice des prix proposé par exemple par l'Insee en France, dont le panier est mesuré à partir de données collectées dans toutes les villes du territoire français, dans le cas de l'Ins et des instituts statistiques d'Afrique francophone, les paniers ne sont mesurés que par rapport aux consommateurs de la capitale du pays concerné.

Concernant les produits alimentaires et boissons non alcoolisées, les prix ont augmenté de 3,6% par rapport à la même période de l'année 2012. Les produits locaux sont en hausse de 3,2%, tandis que les produits importés subissent un renchérissement de 5%. Le coût de l'enseignement a, quant à lui, augmenté drastiquement de 28%.

Le Dr N'Goran rassure cependant que cette inflation, qui est également due à l'insuffisance des produits vivriers au premier semestre, devrait reculer au second semestre, qui voit traditionnellement cette offre augmenter. Certains participants ont tenu à nuancer l'optimisme du conférencier sur la base de l'expérience du second semestre de 2012, lors duquel l'indice global et l'indice des produits alimentaires ont plutôt augmenté, du fait de la pression des vacances, de la rentrée des classes et des fêtes de fin d'année.

Le Pr. Mamadou Koulibaly, enseignant-chercheur en économie à l'université de Cocody et président du parti d'opposition LIDER, s'est fait le porte-voix des étudiants, malmenés par l'administration Ouattara depuis trois ans (deux années blanches et une année de cours escamotée), en appelant les représentants de l'Ins à embaucher et former les étudiants ivoiriens pour effectuer le recensement général de la population exigé par son parti et enfin annoncé par le gouvernement pour le mois de novembre 2013. « Nous vous enverrons les meilleurs, mais offrez cette opportunité à nos jeunes d'apprendre à faire des enquêtes et de gagner un peu d'argent en faisant un petit boulot », a plaidé M. Koulibaly, sous les applaudissements nourris des étudiants présents à la conférence. Le président du conseil d'administration de l'Ins, qui a obtenu le marché du recensement général doté d'un budget de 12 milliards de francs cfa, a pris bonne note de la requête du président de LIDER et s'est engagé à y donner suite en sélectionnant les étudiants les plus aptes.

Par ailleurs les universitaires ont demandé à l'Ins d'accepter de mettre gracieusement à leur disposition les données statistiques nécessaires à leurs travaux d'enseignement et de recherche.

Le ministère du commerce était représenté par une forte délégation, de même que la Bceao qui avait dépêché des cadres de haut niveau. Le président de l'université s'est fait représenté par son vice président, le Pr. Kouadio Affian, donné comme limogé à la suite du chahut des étudiants à l'endroit de Cissé Bacongo en mai 2013.

L'équipe de communication
LIDER - Liberté et Démocratie pour la République


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