Conflit entre populations à Lobogba (Buyo) : Le chef de village chassé
Son domicile saccagé et incendié
Un Consul refoulé ; une organisation de protection des droits de l'homme, en pompier

  • Source: linfodrome.com
  • Date: sam. 17 mars 2018
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Lobogba est une localité de la sous-préfecture de Dapéoua, département de Buyo, dans la région de la Nawa. Ce gros village d'environ 17 000 âmes, composé en majorité d'allogènes, est depuis des années, troublé par un conflit de chefferie. Un conflit dont le point d'orgue aura été l'expulsion du chef et la destruction de son domicile. Pour comprendre cette crise et pour apporter éventuellement des solutions, la délégation de « Jury International Pdh », organisation de protection des droits de l'homme, conduite par son président, Tausciagnon Grah, s'est rendue sur place. Cela, sur invitation des populations. C'était le samedi 10 mars 2018.

Le samedi 3 mars 2018, « Jury International Pdh)», organisation civile de promotion et de protection des droits de l'homme, a été saisie par Obrou N'nébou Maurice, chef de Lobogba, village de la sous-préfecture de Buyo. Ce, pour menace de mort, destruction et incendie de son domicile, le vendredi 2 et le samedi 3 mars 2018. Actes criminels qui, selon lui, ont été posés, notamment par les femmes de la bourgade.

Les populations mises en cause, aussitôt contactées par le président de « Jury International Pdh », mandatent Traoré Issouf, président des jeunes, auprès de ladite organisation, pour confirmer leur disponibilité à la recevoir, afin d'élucider, selon elles, la situation, et rechercher les voies de solution définitive, au conflit. C'est ainsi que le vendredi 9 mars 2018, l'organisation décide de se rendre à Lobogba, localité située à 146 km de Buyo. Mais avant, une visite auprès des autorités administratives de Buyo, permet à « Jury International Pdh », de comprendre déjà, la profondeur de la crise. Surtout, avec l'inquiétude exprimée par les autorités préfectorales, quant à l'aboutissement d'une telle mission. Cela, compte tenu du fait que, même le Consul honoraire d'un pays limitrophe à la Côte d'Ivoire, résidant à Abidjan, accompagné de son représentant local à Buyo, Daoh Abdul Ram, a été empêché de tenir une rencontre, le mercredi 7 mars 2018, avec ses compatriotes, à Lobogba.

A en croire Oussou Etienne-Davy, Secrétaire général de préfecture, qui représentait le préfet de Buyo absent, les populations de Lobogba, hostiles, ont, à maintes reprises, refusé de répondre aux différentes convocations de l'administration préfectorale de Buyo. Après avoir ainsi planté le décor, les autorités préfectorales ont conseillé la prudence, et béni la mission de « Jury International Pdh ». C'est finalement le samedi 10 mars 2018, que la délégation arrive à Lobogba où la population, mobilisée comme un seul homme, l'accueille dans une liesse populaire.

L'origine de la crise. Après les civilités, c'est Traoré Issouf, président des jeunes, qui situe sur l'importance de la rencontre. Il insiste sur l'histoire de la création en 1974, de Sidibédougou, par feu Sékou Sidibé, avant de devenir Lobogba, par la volonté des Bakoués de Gnamagui, leurs premiers tuteurs. A l'entendre, depuis cette date jusqu'en janvier 2014, les chefs qui ont dirigé ce village comprenant aujourd'hui 18 000 âmes, viennent du pays limitrophe en question. Mais en janvier 2014, poursuit-il, après la destitution du dernier chef de cette origine étrangère, la population a choisi comme chef, Bamba Yésseropan qui serait, selon Traoré Issouf, d'origine ivoirienne. Malheureusement, ce dernier est récusé par l'administration préfectorale de Buyo, pour des raisons de nationalité plutôt étrangère. « Et là, un matin, le sous-préfet de Buyo, accompagné par Obrou N'nébou Maurice, arrive à Lobogba, et nous présente ce dernier, comme le nouveau chef de notre village. Ce que nous contestons fermement. Surtout que celui-ci ne connaît pas la réalité culturelle du terrain, et est inconnu des populations, qu'il veut diriger. », fait savoir Traoré Issouf.

Les femmes dans la danse. Autres témoignages poignants, après ceux des représentants des différentes communautés allogènes vivant dans ledit village, ce sont ceux des femmes. Celles-ci, ouvertement, endossent la responsabilité de la destruction du domicile de Obrou N'nébou Maurice, qu'elles disent ne pas désirer à la tête du village«  C'est nous les femmes qui ne voulons pas de ce chef autochtone qui nous est imposé. C'est nous qui l'avons chassé, et qui avons détruit son domicile », a déclaré Camara Salimata, porte-parole des femmes. Qui a précisé par contre, que ce ne sont pas elles qui ont mis le feu au domicile de Obrou Maurice. Et dame Diarrassouba Salimata, présidente des femmes de Lobogba, d'enfoncer le clou : « Nous ne voulons pas de ce chef, ni aujourd'hui ni demain. Car, depuis son installation, nous n'avons pas de paix. Et pour un oui ou un non, il fait emprisonner nos maris et nos enfants ». Quid du chef Obrou N'nébou Maurice? On apprend qu'il a trouvé refug (...)

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