Dr. Tchimou (CNTS) : ''voici les vrais prix des poches de sang dans les hôpitaux''


Dr. Tchimou Jérémie, sous-directeur du Centre national de transfusion sanguine. (Photo CDM)
  • Source: linfodrome.com
  • Date: jeu. 26 mai 2016
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A la faveur d'une collecte de sang à l'Institut national de formation des agents de santé (Infas) le mardi 24 mai 2016, Dr. Tchimou Jérémie, sous-directeur du Centre national de transfusion sanguine (Cnts) et responsable de la collecte de sang, nous a accordé un entretien où il explique les causes de la pénurie du sang et les coûts de la poche de sang selon les hôpitaux.

Quelle est l'opportunité de cette collecte de don à l'Infas ?

Nous pouvons dire que nous rentrons dans une phase difficile pour le Centre national de transfusion sanguine (Cnts : ndlr). Vous savez, quand la période des vacances scolaires et universitaires approche, on a du mal a trouver les donneurs de sang parce que la cible principale de nos donneurs de sang sont les élèves et étudiants. Donc pour nous, cette période est une période critique. Et si à ce moment bien précis l'Infas nous invite à venir collecter des poches de sang auprès des étudiants et du personnel de l'Infas, je pense que c'est une opportunité à saisir et nous ne l'avons pas ratée. Nous l'avons saisi parce que cela nous permettra de collecter le maximum de poches que nous allons analyser et mettre a la disposition de nos malades, qui sont aussi nombreux à cette période dans nos hôpitaux et qui ont besoin de sang. Vous savez, lorsque la saison des pluies commence, il y a un aussi un petit pic au niveau du paludisme, et qui dit paludisme dit aussi anémie donc, c'est aussi une période où les besoins sont énormes. Malheureusement, on a du mal a avoir les donneurs, donc l'opportunité que nous donne l'Infas est très très bonne et nous profitons de votre micro pour remercier le Directeur de l'Infas et toute son équipe pour cette belle initiative qu'ils ont commencée. 

Donc vous lancez un appel aux Ivoiriens par rapport à ce besoin dans cette période ?

Effectivement, je saisis l'occasion pour lancer un appel à toute la population ivoirienne parce que comme je le dis toujours, nous sommes tous des potentiels demandeurs de produits sanguins. Car aujourd'hui, ce sont ceux qui sont malades mais demain, ça peut être nous. Il faut donc saisir cet appel là pour que tout le monde se mobilise pour donner du sang. C'est ensemble qu'on peut gagner la bataille de l'autosuffisance en produit sanguin. Je lance aussi un appel à toute les grandes écoles qui n'ont pas encore fermé leurs portes de nous appeler pour qu'on vienne collecter du sang au sein de leurs établissements. Je pense que si tout le monde a compris la nécessité de vouloir donner du sang, on pourra faire de grande chose. 

À combien s'élèvent les demandes en poche de sang au quotidien ?

Avant de parler du besoin au quotidien, je voudrais d'abord vous donner le besoin au niveau national. Vous savez, le dernier recensement de 2014 nous dit que la population ivoirienne s'élève à plus de vingt-deux (22) millions d'habitants. Pour satisfaire les 22 millions il faut avoir entre 10 et 30 poches pour 1000 habitants, par an. Si on rapporte cela au 22 millions, c'est-a-dire qu'il nous faut au moins 220.000 poches par an. Quand on divise ces 220.000 poches par 12 mois, vous voyez verrez qu'il faut près de 20.000 poches chaque mois. Au niveau du centre de prélèvement, nos statistiques montrent que nous sommes entre 10.000 ; 12.000 et 13.000 poches par mois. Ça veut dire qu'il y a un gap de 7000 poches par mois. Ce qui veut dire que nous avons encore beaucoup d'efforts à faire pour couvrir les besoins. Et pour couvrir ses besoins, il faut que tout le monde se mobilise. C'est vrai que le Centre national de transfusion sanguine fait des efforts pour mettre le peu de sang qu'il collecte a la disposition des malades, mais il faut aussi que la population prenne conscience du bien fondé du don de sang, pour nous aider à couvrir les besoins au niveau national et les besoins de façon journalière. 

C'est donc ce qui explique cette pénurie dont-on parle trop souvent au Cnts ?

C'est parce que nous n'avons pas beaucoup de donneurs, c'est pourquoi on arrive pas à couvrir les besoins. Je vous ai dit que cette période que nous traversons est une période critique parce que les élèves qui ne sont pas en examen vont bientôt rentrer chez eux. Ceux qui sont en examen seront préoccupés par les examens, et du coup, on a du mal a à avoir la principale qui nous donne du sang. C'est pourquoi, nous nous tournons vers les autres communautés. La semaine dernière nous étions avec la communauté musulmane à la Riviera Golf à Angré, parce bientôt cette communauté va observer un mois de jeûne. Or, nous avons des donneurs au sein de cette communauté et lorsqu'ils observeront le jeûne, ils ne pourront pas faire de don de sang. C'est pourquoi nous mettons l'accent sur la communauté musulman aujourd'hui pour quelle se mobilise pour nous donner le maximum de poches avant la période de jeûne. Lorsqu'elle sera dans son mois de jeûne, nous nous adresserons aussi aux autres communautés catholiques, évangéliques, protestantes et mêmes aux associations des jeunes, des quartiers, des villages, des différents mouvements qui peuvent vraiment nous aider à avoir le maximum de poches pour satisfaire les malades qui sont dans nos hôpitaux.

Avec ces 22 millions d'habitants de la Côte d'Ivoire, n'est-ce parce que vous limitez votre cible que vous man (...)



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