La présidence de l'Université de Cocody vient d'ouvrir, en plus de l'enquête policière, une enquête administrative sur l'affaire des fraudes sur les inscriptions. Les étudiants, victimes de bonne foi ou complices de cette fraude à grande échelle, sont entendus par les responsables de leurs UFR respectives. Lundi dernier, de nombreux étudiants de l'UFR des Sciences de l'Homme et de la Société (SHS) ont été auditionnés sous haute surveillance policière. La plupart des UFR ont déjà fait leurs rapports à la vice-présidence de l'université. 

De sources bien informées, de nombreux agents de la Direction de la scolarité et d'autres services de l'université ou des personnes extérieures ont été nommément cités par ces étudiants. Il ressort également de ces auditions que des étudiants ont été confondus dans leurs déclarations, légitimant la thèse de leur complicité dans ces fraudes. D'autres, en revanche, se sont, semble-il, trompés de bonne foi. Les étudiants dont la participation à la fraude est avérée risquent tout simplement l'exclusion. D'autres personnes encourent des sanctions pénales. 

Pour rappel, en 2015, 3000 étudiants se sont inscrits à l'Université de Cocody par une procédure autre que la procédure normale, à savoir par Orange money, MTN money et Iguichet. «Dans la procédure normale, il y a un code de transaction qui associe le paiement de l'inscription au nom de l'étudiant. Dans la base de données, lorsque l'étudiant passe par la voie normale, son nom y figure. Or, il se trouve que 3000 étudiants ont payé leurs inscriptions à un prix en dessous du prix homologué. En contrepartie, les organisateurs de la fraude leur ont délivré de faux reçus d'inscription. Mais puisque leurs noms ne figurent pas dans la base de données, leurs inscriptions ne sont pas valables. Ce qui veut dire que ces personnes véreuses ont empoché environ 140 millions FCFA, au préjudice des caisses de l'université», a soutenu une source sous le couvert de l'anonymat. 

Trois agents, des informaticiens, sont écroués à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) depuis l'éclatement de cette affaire. Ils attendent leur procès. D'autres agents pourraient bientôt les rejoindre dans ce pénitencier.

Charles Bédé