Abidjan, 13 mai 2025 – À l’occasion de l’Africa CEO Forum 2025, un message fort a été lancé depuis la capitale économique ivoirienne : la souveraineté alimentaire de l’Afrique passera par une transformation de sa logistique. Une conviction portée avec clarté et détermination par Asta-Rosa Cissé, Directrice régionale d’Africa Global Logistics (AGL) pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, lors d’un panel consacré à la sécurité alimentaire sur le continent.

 

Des pertes post-récoltes alarmantes

L’Afrique produit, mais l’Afrique perd. Entre 30 et 50 % de la production agricole africaine se perd chaque année, bien avant d’atteindre les marchés ou les consommateurs. Tomates, mangues, céréales : d’innombrables tonnes de denrées s’abîment faute d’infrastructures, de transport fiable ou de chaîne du froid. « Il est plus facile de faire venir un oignon des Pays-Bas que de l’acheminer depuis le Niger jusqu’à Abidjan », a regretté Asta-Rosa Cissé, dénonçant un paradoxe coûteux et préjudiciable.

 

AGL mise sur le terrain et la proximité

Face à ce constat, AGL ne se contente pas de tirer la sonnette d’alarme : l’entreprise agit. Des hubs logistiques sont en cours de déploiement à proximité des zones agricoles, et le fret ferroviaire est mobilisé pour assurer l’acheminement rapide des produits comme les mangues, du nord de la Côte d’Ivoire jusqu’au port. Le transport multimodal, combinant rail, route et mer, devient un levier stratégique pour réduire les pertes, les coûts et améliorer la compétitivité locale.

 

Une logistique connectée, digitalisée et au service du local

Mais pour changer les choses en profondeur, il faut repenser les circuits logistiques dans leur ensemble. AGL s’y attelle avec des investissements dans des entrepôts de proximité, le développement du cabotage régional (entre ports secondaires comme Abidjan, Cotonou ou Lomé), et des plateformes numériques pour assurer la traçabilité et la qualité des produits. Une « révolution silencieuse mais décisive », selon les mots de Mme Cissé.

 

Nourrir l’Afrique avec les produits de l’Afrique

Pour Asta-Rosa Cissé, l’objectif est clair : « Que les produits africains nourrissent d’abord les Africains ». En s’appuyant sur une logistique moderne, flexible et adaptée aux réalités africaines, les producteurs locaux peuvent mieux accéder aux marchés, et les consommateurs bénéficier d’une alimentation de qualité, locale et plus abordable.

 

Un appel à l’action collective

La directrice régionale d’AGL a conclu son intervention en lançant un appel à une collaboration étroite entre les secteurs public et privé, ainsi qu’avec les bailleurs de fonds. Car la souveraineté alimentaire ne pourra être atteinte qu’en conjuguant les efforts et en investissant durablement dans les infrastructures, la formation et les technologies logistiques.

 

Africa CEO Forum 2025 aura donc été, cette année encore, un lieu de réflexion stratégique et d’engagement concret pour le développement du continent. Et grâce à des acteurs comme AGL, la logistique devient un levier central pour bâtir l’autonomie alimentaire de l’Afrique.