Abidjan, le 13 mai 2025 – « Une infrastructure, si performante soit-elle, ne peut survivre à l’incivisme. » M. Konan Ahou, Directeur du Suivi de l’Exploitation et de la Qualité, a appelé à l’engagement citoyen et au civisme collectif, face à la récurrence des dysfonctionnements des ouvrages d’assainissement.

Invité de la tribune d’échange hebdomadaire du Centre d’Information et de Communication Gouvernementale (CICG), M. Ahou n’a pas mâché ses mots : « Une fois les infrastructures livrées, chacun doit jouer sa partition. Ce sont nos gestes du quotidien qui déterminent leur durabilité. » Jeter des déchets dans les caniveaux, obstruer les avaloirs, détourner les usages : autant de comportements qui ruinent les efforts techniques.

En dix ans, la Côte d’Ivoire a pourtant enregistré des avancées notables grâce à la réforme du secteur : accès à l’assainissement, ouvrages de drainage renforcés, schémas directeurs dans plusieurs villes. Mais l’État seul ne peut tout.

Parallèlement, le nombre de villes dotées de schémas directeurs d’assainissement est passé de 7 à 26 en 2024, avec 5 autres en cours d’élaboration, rapporte l’hôte du CICG. Le pays s’est également doté de six stations de traitement des boues de vidange, inexistantes en 2011.

Sur le front des inondations, 194 kilomètres de réseaux d’eaux pluviales ont été réalisés, ainsi que 11 ouvrages de stockage et de régulation. Mais les besoins restent immenses : sur les 67,3 milliards F CFA investis, 64,3 ont été consacrés au seul District d’Abidjan, alors que les projections estiment les besoins à 1 100 milliards F CFA d’ici 2030.

L’appel est donc lancé, citoyens, habitants, riverains, engageons-nous. La modernisation ne sera durable qu’à la condition d’une alliance sincère entre gouvernants et gouvernés. Car, au-delà du béton et des tuyaux, ce sont nos habitudes qu’il faut assainir.

 

Siondenin Yacouba Soro