Le projet de liquidation des entreprises publiques, tel que décidé par le gouvernement ivoirien, doit prendre en compte un certain nombre de mesures afin d'éviter des erreurs. Deux experts dans leurs domaines respectifs ont fait savoir leurs préoccupations.
15 entreprises publiques sont dans le viseur du gouvernement ivoirien, dans le cadre d'un processus de liquidation. Officiellement, l'Etat veut s'en débarrasser à cause de leur contre-performance. L'exécutif ivoirien ne veut plus continuer d'injecter de l'argent sans obtenir de résultats escomptés. La priorité du gouvernement, concentrer ses efforts sur les dépenses pro-pauvres.
Pour le Prof. Auguste Kouakou, enseignant à l'Unité de formation et de recherches (Ufr) des sciences économiques et de gestion de l'Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody, la création des entreprises publiques est fondée sur plusieurs éléments. « L'absence d'un secteur privé dynamique et assez fort peut obliger l'Etat à prendre des initiatives », explique-t-il. « Parfois même, le secteur privé attend que l'État s'engage comme un gage de crédibilité avant de suivre », ajoute-t-il, avançant des raisons idéologiques qui peuvent conduire la politique économique d'un Etat. Toutefois, l'enseignant-chercheur n'écarte pas des problèmes de gouvernance dans la conduite de ces types d'entreprises. « Évidemment, il y a eu des problèmes de gouvernance liés à un ensemble de choix stratégiques qui n’étaient pas opportuns », fait remarquer Prof Auguste Kouakou. « Très souvent, les entreprises publiques sont chargées de remplir des fonctions trop nombreuses : les objectifs de création d'emplois, d'industrialisation et de la fourniture de services de base. Le fait qu'une entreprise publique ait des objectifs multiples n'est pas mauvais en soi, mais cela peut nuire à la performance des entreprises si les objectifs et les priorités ne sont pas très clairs », estime pour sa part Samuel Kouakou, président de l'Ong Initiative ivoirienne pour l’évaluation (2Ieval).
Pour cet expert, s'il est établi que certaines pratiques des pouvoirs publics contribuent largement à la sous-performance des entreprises publiques, il explique que ces pratiques se manifestent souvent sous la forme de pressions visant les intérêts particuliers en faisant fi de l'autonomie financière et de gestion accordée à l'entreprise. « Elles se manifestent aussi sous forme d'un laxisme notoire manifesté envers les dirigeants de l'entreprise, en raison de la déviation par ceux-ci de la stratégie fixée et des missions assignées », indique-t-il. Mais, il n'est tout de même pas facile de se séparer de son patrimoine.
Des risques majeurs
Des risques majeurs existent, comme le reconnaissent d'ailleurs ces deux experts. « Si la performance de l’entreprise peut être améliorée de cette façon tout en demeurant une entreprise publique, alors pourquoi la privatiser ? » s'interroge le président de l'Ong 2IEval. Sel (...)
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