Ebola / Port d'Abidjan : Les pilotes refusent de monter sur les navires - Des huissiers appelés pour constat


Le port d'Abidjan est sous tension depuis quelques heures à cause du virus d'Ebola. (Photo d'archives)
  • Source: Soir Info
  • Date: lun. 18 août 2014
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Au Port d'Abidjan, ça ne va pas, depuis quelque temps, entre la Direction générale du Port autonome d'Abidjan (Paa) et ses pilotes maritimes, à cause de l'épidémie du virus d'Ebola.

La tension est telle que depuis, le samedi 16 août 2014, le Paa fait peser la menace de licenciement sur la tête de ses 22 pilotes maritimes, leur signifiant dans un document qu'ils « s'exposent à des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu'à la rupture de leur contrat de travail sans préjudices d'éventuelles poursuites pénales ». Et, des huissiers ont été commis pour une procédure judiciaire. Qu'est ce qui a bien pu se passer ?

Selon des informations recoupées, tout a commencé après la décision de l'Organisation mondiale de la Santé (Oms) de lancer une alerte mondiale, le vendredi 8 août 2014, déclarant que « les conditions d'une urgence de santé publique de portée mondiale, sont réunies » pour l'épidémie du virus d'Ebola. De fait, des informations concordantes soutiennent que suite à cette alerte et dans le cadre de l'application des « mesures » gouvernementales prises le dimanche 10 août 2014, le Paa a produit la circulaire N°265 de « suspension de l'entrée des navires en provenance des pays affectés par la fièvre hémorragique Ebola », le mardi 12 août 2014.

Nos sources avancent que ce choix s'est avéré gênant pour la communauté portuaire pour des raisons évidentes liées à l'économie du pays. Aussi, dans le cadre de la mobilisation pour gérer au mieux la situation, une réunion, le 13 août 2014 a permis à plusieurs acteurs portuaires d'être au même niveau d'information. Ce, relativement à des questions importantes : détermination des pays de provenance contaminés, question de la quarantaine (existence, durée, condition), traitement d'un cas suspect. Au terme de cette réunion, il a été indiqué que les navires n'ayant touché aucune zone contaminée (au vu de cinq ports d'escale) sont autorisés à entrer au port ; les navires ayant touché une ou plusieurs zones mais avec 21 jours écoulés après la dernière escale, peuvent faire une demande d'entrée au port avec des documents à fournir à l'Institut national d'hygiène publique (Inhp); les navires ayant touché une zone contaminée dont le dernier départ a moins de 21 jours, sont interdits d'entrer au port d'Abidjan. C'est à la suite de cette réunion que le Paa a pris, le 14 août 2014, une nouvelle circulaire (N°272) de « levée de suspension de l'entrée des navires en provenance des pays affectés par la fièvre hémorragique Ebola ».

Aussi, dans le cadre de l'application de cette nouvelle décision, le Paa a-t-il appelé ses pilotes maritimes à la mobilisation. Mais cette mobilisation est pratiquement impossible puisque les appelés ne sont pas d'accord avec la démarche à eux imposée : monter dans les navires pour leur checking avec des équipements adaptés afin de permettre à ceux-ci d'accoster avant que l'équipe de l'Inhp ne monte pour vérifier s'il y a des cas suspects de maladie à virus Ebola à l'intérieur du bateau.

 

Danger sur l'économie nationale

Selon des pilotes qui ont choisi de garder l'anonymat, cette démarche les expose mais expose aussi la population de la zone portuaire et plus. Ils disent ne pas comprendre la position du Paa, du moment où des acteurs de la communauté portuaire sont prêts à appuyer la démarche. Face à la réticence des pilotes, le Paa répond que « le risque de contamination se fait entre les personnes et non les marchandises ». Qu'à cela ne tienne ! Les pilotes du Paa exigent que l'Inhp monte pour inspecter le terrain.

Des sources révèlent que les pilotes ont demandé au Paa de copier la démarche suivie au Sénégal depuis des semaines : les experts sanitaires inspectent les lieux avant de décider si les pilotes maritimes doivent monter pour leur travail. C'est en attendant de trouver une solution pour ce bras de fer engagé entre le Port d'Abidjan et ses pilotes, qu'une (...)

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