« Les problèmes, il y en a beaucoup mais, il y a une vision politique, économique et opérationnelle qui vise à les résoudre le plus rapidement possible. Mais, il ne faut pas rêver, cela ne se fera pas en deux ans. Ce n'est pas seulement une question de moyens mais aussi de compétence, de formation de la main-d'œuvre », a prévenu Madani Tall, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin et le Burkina-Faso.
Il a invité les Ivoiriens à la patience, au cours d'une conférence qu'il a animée le mardi 5 novembre 2013, au bureau de la Banque mondiale à Cocody. Passant en revue les secteurs clés de l'économie ivoirienne, il a fait remarquer que des améliorations notables sont intervenues. « Au sujet du secteur agricole, quand on prend les grandes filières café-cacao, elles ont connu beaucoup de difficultés. Mais aujourd'hui, on constate que les paysans touchent 60 % du prix international (Caf), ils touchaient 42 % il y a quelques années. Il y a moins d'organes qui interviennent dans le secteur. Il y a eu quelques gains intéressants pour le secteur agricole avec un potentiel extrêmement intéressant. Au niveau organisationnel, il y a toute une dynamique pour accompagner les différents organes de gestion au niveau de ce secteur qui est stratégique parce qu'il est à même de créer le plus d'emplois et de réduire le mieux la pauvreté, notamment en milieu rural. Quand on prend le secteur de l'énergie, on dira qu'en Côte d'Ivoire on est déjà mieux qu'un peu partout dans la sous- région. Il est clair que si la Côte d'Ivoire veut être un pays émergeant avec une économie forte basée sur l'industrie, une agricole moderne, elle devra produire plus d'énergie. Le secteur privé : les gens avaient fermé mais reviennent. Les secteurs sociaux : pendant 10 ans, il n'y a pas eu d'investissements et la population n'a pas arrêté de croître. Il y a un rattrapage à faire en termes d'investissements », a-t-il souligné.Pour Madani Tall, il ne faut pas oublier que ce pays sort d'au moins 10 ans de crise. « De 1999 à 2002, personne n'a vu de nouvelles usines s'installer ; de nouvelles routes se faire, de nouveaux centres de santé ou d'écoles être construites, etc. Donc, la période des derniers investissements date de plus loin. Il ne faut pas l'oublier. Le retard à rattraper date de plus de 10 ans voire de 15 ans. On ne rattrape pas un retard de 15 ans en deux, trois ans, ce n'est pas possible. En termes d'objectifs, je pense qu'il faut être raisonnable, même avec les bienfaits du Ppte. Cela va prendre du temps. Pendant ce temps, il ne faut pas oublier qu'il y a des générations entières qui n'allaient pas à l'école, qui ne pouvaient pas être soignées, etc. Il y a des retards qui doivent être rattrapà (...)
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