Les occasions de retrouvailles entre membres de l’ex-rébellion ne sont pas spécialement nombreuses. Lorsqu’il arrive que Guillaume Soro, à la faveur de la commémoration du 11 avril, réunisse son monde, à sa résidence de Marcory, le discours est empreint de franchise et de forte émotion.

Lundi soir, Soro s’est adressé à ses camarades des ex-Forces nouvelles, d’une manière décontractée, et suivant sa propre expression, « avec le cœur ». Il a effleuré la situation personnelle de ses compagnons de 2002, avec un accent sur les « frustrés ». « Certains sont à la retraite, d’autres sont encore au chômage, d’autres travaillent, certains sont frustrés par leur situation personnelle, mais je demande à chacun ici de savoir que le jour où nous sommes nés, Dieu a prévu pour chacun d’entre nous un destin. On peut être frustrés aujourd’hui, mais je vous prie plutôt de remercier Dieu parce que parmi nous, d’autres sont morts, ils n’ont pas la chance que nous avons d’être vivants aujourd’hui. Ils sont tombés, ils sont restés sur le chemin ; il y a tellement de familles de nos amis qui, aujourd’hui, sont en déshérence. Il y a quelque temps, au cours d’une cérémonie, j’ai rencontré certaines de ces familles et j’ai pu mesurer quelle est la douleur de ces familles-là. Mais Dieu nous a fait grâce et même un bonus, et nous vivons encore aujourd’hui », s’est exprimé un tantinet philosophe, Guillaume Soro.

Il a estimé que les Ivoiriens étaient reconnaissants aux ex-Forces nouvelles pour le combat qu’elles ont mené et a affirmé mesurer cela à l’aune de ses voyages dans le pays profond. « (Ils) sont reconnaissants parce qu’ils arrivent à nous reconnaître, ils arrivent à nous dire merci. Récemment, j’étais dans des campements, dans des villages. Quand ils ont appris que je venais, certains sont venus avec la simple pièce d’identité pour bien faire voir qu’ils savent et cela est important », a exposé Guillaume Soro.

Le député de Ferké, actuel chef du Parlement, s’est engagé à faire en sorte que ses compagnons et lui se retrouvent désormais tous les 11 avril et les 19 septembre. La première date ramène au 11 avril 2011, marquant l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo et le dénouement de la meurtrière crise post-électorale de 2010. La seconde date fait référence au 19 septembre 2002, jour d’éclatement (...)ivoirienne, abidjan" href="http://www.linfodrome.com/vie-politique/26127-guillaume-soro-dieu-a-prevu-pour-chacun-d-entre-nous-un-destin" target="_blank"> Lire La suite sur Linfodrome