A l'orée de la fête du travail, le 1er mai 2015, nous avons tendu notre micro à M. Boga Dago, président de la Centrale Dignité. Il explique pourquoi, pour la première fois le chef de l'État reçoit les travailleurs et pourquoi trop de grèves. Interview!
Dans quel état d'esprit préparez-vous la traditionnelle fête du travail, le 1er mai ?
Vous venez de le dire, c'est un événement traditionnel et tout ce qui est traditionnel n'est pas un grand événement en tant que tel. Ce qui fait qu'ici, à la Centrale Dignité, c'est avec le sang froid que nous sommes en train de préparer la fête. Nous avons déjà tout bouclé, le cahier de revendications, le discours à prononcer, à la demande de nos autorités qui ont voulu que ces documents leur parviennent tôt. Dignité a été l'une des centrales à faire parvenir, à temps, ces documents que l'administration attend. Nous n'attendons que le 1er mai. Il y aura comme d'habitude un rassemblement devant notre siège, après quoi une délégation ira présenter nos revendications au chef de l'État qui nous reçoit pour la première fois, depuis son accession à la magistrature suprême.
Quelles sont vos revendications ?
Depuis 2012, la centrale Dignité a présenté des revendications, comme le ferons cette année 2015. Si vous regardez bien, vous verrez que les revendications de 2013 sont celles de 2012, les revendications de 2014 sont celles de 2013. Naturellement, celles que nous allons présenter en cette année de 2015 sont les revendications que nous avons posé en 2012, 2013 et 2014.
A vous entendre, ces revendications n'ont pas été satisfaites !
C'est ce que ça veut dire. Toutes les revendications que nous avons présentées jusqu'à présent, pratiquement aucune n'a eu un brin de satisfaction. C'est pourquoi nous sommes à l'aise pour présenter nos revendications puisque c'est presque le même cahier qui est repris. C'est pour cela que cette année, quand on nous a appris que le Président de la République sera là , pour la première fois à cette fête, parce qu'il n'y était pas les autres fois, nous attendons qu'il réponde à toutes nos revendications. En 2012, c'est le Premier ministre Ahoussou qui nous a reçus, en 2013 et 2014, c'est le Premier ministre Duncan. Cette fois-ci, c'est le Président qui nous reçoit. Donc, lui à qui ces Premiers ministres ont transmis nos revendications, naturellement Dignité attend que le Président de la République y réponde.
Le chef de l'État vous reçoit, comme vous l'avez dit, pour la première fois en quatre d'exercice du pouvoir. Quels sont vos sentiments ?
Votre question est tendancieuse, mais je vais y répondre. Vous connaissez l'année 2015 qui est une année électorale et donc ça peut une joie pour le Président de la République de recevoir les travailleurs, comme ça peut-être une joie pour les travailleurs d'être reçus par le Président de la République ! Parce qu'en l'état actuel des choses, une année électorale, on ne rate pas ce genre d'occasions. Mais ce qui ferait notre joie, si joie il y en a, c'est qu'il réponde à nos revendications qui sont d'ordre social, professionnel. Dignité va toujours au delà des revendications d'ordre social, parce que le social et le politique vont de paire. Car le politique impact le social. C'est pour cela que dans nos revendications, en ce qui concerne l'environnement socio-politique, vu que nous sommes en année électorale, nous avons demandé au Président de la République de faire le désarmement. Bientôt c'est octobre, il faut que le désarmement se poursuive et s'achève pour une élection apaisée. Nous lui demandons également d’accélérer le processus de libération, de réhabilitation et de restitution des domiciles (...)
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