Le moins que l'on puisse dire, c'est que le séminaire de réflexion des agents de la Rti tenu, les 29, 30 et 31 août à Grand-Bassam, a accouché des mesures répondant aux attentes du public.

Dans le domaine du journal télévisé, le décor et les horaires changent au niveau des deux chaînes. A Rti 2, le journal en images de 6 heures est supprimé, celui de 12h30 devient un journal de proximité en images. Les JT de 19h30 et 22h30 sont réduits respectivement à 20 et 15 mn.

Quant à Rti 1, la télé démarre à 6h00 avec l'émission Matin bonheur, suivie de trois éditions de 5 minutes 6h-7h-7h55 mn. Le JT de 13 heures donne des informations régionales et sociétales. Puis viennent les journaux de 20h et 23h. Ce dernier met l'accent sur la politique, l'économie, le sport et la culture.

Concernant les conditions de travail, le séminaire recommande une revalorisation des conditions salariales du personnel et la modernisation des outils de travail de la rédaction.

Pour ce qui est de l'organisation et le fonctionnement de la rédaction, il y aura des chefs d'édition pour chaque chaîne, un rédacteur en chef chargé des débats et magazines, etc. Les journalistes de la chaîne étatique pourront, à l'avenir, bénéficier de formation spécialisante dans divers domaines de la communication. Par ailleurs, la chaîne nationale obéira désormais à l'équilibre dans le traitement des informations. Les équipes de reportage sont appelée à être ponctuelles sur les lieux de reportage.

Au total, le séminaire a recommandé un ensemble de mesures révolutionnaires pour une Rti dynamique, responsable, portée sur la paix sociale et le développement. Le directeur général, Ahmadou Bakayoko, a appelée le personnel à faire siennes les recommandations du séminaire dans la cohésion et la solidarité professionnelle.

GUEU EDISON
CORRESPONDANT RÉGIONAL

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Ahmadou Bakayoko : « Nos journalistes doivent intégrer les attentes de la population »

Que doit-on retenir au sortir de ce séminaire qui a réuni plusieurs journalistes de la Rti ?

Deux choses. D'un qu'il y a eu un échange sur le résultat d'une étude d'audience. Parce que c'est important que la rédaction sache ce que les Ivoiriens apprécient et ce qu'ils n'apprécient pas pour que chaque jour, les journalistes de la Rti intègrent les attentes des populations dans leurs travaux.

La seconde chose est de savoir qu'il y a un certain nombre d'innovations avec la création de services. On aura désormais les services « économie », « société », « enquêtes », « politique » « actualité internationale » et bien d'autres qui vont nous donner la possibilité d'approfondir certains sujets.

Pour moi, nous avons abouti à des résultats positifs.

Etait-ce réellement important de tenir une autre rencontre après Bassam 2012 qui avait déjà annoncé les grandes innovations au sein de la Maison bleue ?

Vous savez, il y a douze mille personnes qui suivent le journal chaque jour. Et je pense qu'il est important de prendre du recul, de se poser un certain nombre de questions stratégiques. A savoir : où veut-on partir ? Que faut-il mettre dans quelle édition du journal ? Quel est le rôle de l'édition de 23 heures par rapport à celle de 20 heures ? Quelle est la place de l'actualité régionale ? Quelle est la place de l'actualité politique ? Quelle est la bonne manière de traiter telle ou telle information ?…

Ces questions sont essentielles et il est bon que, de temps en temps, des équipes prennent le temps de réfléchir.

Qu'en est-il de la fusion des rédactions de Rti 1 et Rti 2 ?

C'est une question d'organisation. Puisqu'en mutualisant les énergies à travers les services, cela permet d'avoir une vraie expertise au niveau de la production des reportages.

Aujourd'hui, il y a des agents de Rti 2 qui sont très compétents sur certains sujets et certains de Rti 1 qui sont compétents sur d'autres sujets.

L'idée, c'est rassembler, indépendamment de la chaîne, les journalistes avec leurs compétences. Ce qui veut dire aussi qu'on va continuer d'avoir des journaux très différents. On aura des chefs d'édition qui vont avoir des rôles importants. Le chef d'édition du journal de 20 heures sur la « Une », lui, sera chargé de l'identité de son journal. Le chef d'édition de la « Deux », s'occupera de savoir comment construire aussi une identité de son journal. Il s'agit de savoir comment on produit les différents sujets, comment on les associe, comment on les orchestre au sein d'un journal qui respecte une ligne.

La question des correspondants régionaux avait aussi été évoquée pour avoir l'information en temps réel.

Oui, c'est vrai. Abidjan, de par sa taille et son influence économique, représente une importante place des activités en Côte d'Ivoire. Mais il y a une grande richesse dans d'autres régions dont nous souhaitons vraiment nous rapprocher. Nous avons débuté par la radio, avec un correspondant présent à Man.

Nous en aurons aussi un à Abengourou et San Pedro bientôt. Précisément le mois prochain. Et la télévision ne sera pas en reste puisque elle va commencer, elle aussi, par Man, le mois prochain et sera également présente dans d'autres régions de la Côte d'Ivoire pour être plus près de l'actualité. Parce qu'effectivement, lorsqu'un incident arrive, il faut pouvoir être sur place dans les trente minutes.

Sauf que depuis Abidjan, ce n'est pas possible à cause du trajet. Voilà la raison de la création des postes de correspondants régionaux.

Satisfait après ce séminaire ?

Oui, très satisfait. Il y a eu un dialogue riche et franc avec parfois des éclats de voix. Ce qui arrive dans toutes les discussions. Mais à la fin, on a abouti à des résoolutions acceptées par la majorité et c'est l'essentiel.

INTERVIEW RÉALISÉE PAR
BRIGITTE GUIRATHE


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