Bataille de la BCEAO lors de la crise post-électorale : L'ex-gouverneur Dacoury-Tabley fait des révélations

  • Source: Nouveaucourrier.net
  • Date: dim. 18 août 2013
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Sorti de prison, le 6 août dernier, après 28 mois de détention, l'ex-Gouverneur de la Bceao, Philippe-Henri Dacoury-Tabley a été accueilli en héros à Kpapékou, son village natal. Où une fête en son honneur a été organisée.

Natif du village de Kpapékou, à une poignée de minutes de la sous-préfecture de Ouaragahio, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, ex-Gouverneur de la Bceao, a été célébré par toute la région, au-delà de tous les membres de sa famille qui ont fait le déplacement. C'était jeudi dernier, après sa libération de prison intervenue le mardi 6 août dernier. Des dizaines de cars venus de toutes les contrées du département de Gagnoa et de la région du Gôh. Pour la première fois, il s'est exprimé. Et fait des révélations crues ! De larges extraits de son discours délivré en bété devant ses parents et amis de la région.

« Quand j'ai été nommé à la Bceao à San Pedro en 1988, Laurent Gbagbo alors dans l'opposition m'a dit : tu es à un poste où tout le monde a les yeux sur toi. Alors saches qu'il y a ta dignité et celle de toute ta famille qui sont en jeu. L'argent des gens n'y touche pas. Quand je suis arrivé à la tête de la Bceao à Dakar, j'ai gardé ce conseil de Laurent Gbagbo. J'ai travaillé conformément aux textes qui régissent cette Banque. Jusqu'à l'éclatement de la crise postélectorale. Quand pendant cette crise, quelqu'un m'appelle et me dit de dire qu'il a gagné. Mais j'ai répondu à la personne que moi je ne fais pas de politique. Après lui, les chefs d'Etat des 8 pays se sont réunis, ils m'ont convoqué et m'ont demandé de dire qu'un tel a gagné. Je leur ai donné la même réponse. Et comme ils ne semblaient pas comprendre ce que je leur disais, alors, je leur ai donné leurs clés et je suis rentré en Côte d'Ivoire. Je n'ai pas été chassé, c'est moi-même qui ai donné leurs clés pour retourner en Côte d'Ivoire ».

« Une fois revenu en Côte d'Ivoire, je suis allé m'asseoir à côté de mon frère, mon bienfaiteur Laurent Gbagbo. C'est pour cela qu'on m'a arrêté et jeté en prison ! Sinon je n'ai pas volé l'argent de la Bceao, comme on veut le faire croire. Si j'avais volé cet argent pourquoi les autres Etats membres de Bceao ne me poursuivent-ils pas. Soyez donc fier de votre fils, mes chers parents, je n'ai rien volé ».

« On nous dit de nous réconcilier. Mais comment cela peut être possible quand toi qui as blessé quelqu'un, tu maintiens le couteau dans la plaie, tu le retournes même, et la plaie saigne et tu demandes à ta victime de se réconcilier avec toi ? Si on veut se réconcilier que les prisons s'ouvrent, que les exilés rentrent et qu'on libère les biens des gens ».

« Vous avez prié pour que nous sortions. Priez pour que less autres sortent avec Laurent Gbagbo en tête, alors ma joie d'être libre sera totale ».

Frank Toti


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