Zone de libre-échange continentale : L'Afrique veut augmenter de moitié le commerce intra-africain

  • Source: Educarriere
  • Date: mar. 29 janv. 2019
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Une nouvelle zone de libre-échange africaine pourrait bien naître dans quelques semaines lorsque les derniers pays ratifieront un accord signé l'an dernier. Le plan visant à augmenter de moitié le commerce intra-africain a retenu l'attention de beaucoup lors de l'édition 2019 du Forum économique mondial, tenu du 22 au 25 janvier 2019 à Davos (Suisse).

« Si nous examinons d'autres régions du monde, le commerce interrégional nous a beaucoup aidés. Pour nous développer en Afrique, nous devons accepter cette réalité », a déclaré à Deutsche Welle (DW), l'entrepreneur et philanthrope nigérian, Tony Elumelu, en marge du Forum économique mondial de Davos, sur la question de savoir si l'Afrique profiterait du libre-échange. « Nous devons développer et élargir le marché. Nous devons également intégrer l'Afrique à travers le commerce », a-t-il ajouté.

En effet, cela devrait être une réalité très bientôt, puisque depuis l'année dernière, 49 pays africains ont décidé de signer l'accord pour une Zone de Libre-échange Continentale (ZLEC). Cet accord est censé mettre fin aux droits de douane sur la plupart des biens et aux autres obstacles au commerce.

Cependant, cela ne rentrera en vigueur que lorsque 22 pays l'auront ratifié. Cela engendrera la création de la plus grande zone de libre-échange depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Ainsi, cela va créer un marché avec un PIB combiné d'environ 3 000 milliards de dollars et, selon l'Union Africaine (UA), va stimuler le commerce intra-africain de 52%. À mesure que les entreprises auront la possibilité de pénétrer de nouveaux marchés, le chômage devrait diminuer et la production économique, augmenter. Et les effets à long terme pourraient être encore plus importants.

Selon le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina, cette zone de libre-échange devrait créer de la valeur et attirer des investisseurs. « Les pays qui commercialisent des matières premières sont ceux qui sont pauvres. Ceux qui commercialisent par contre des produits à valeur ajoutée sont ceux qui sont riches », affirme-t-il. Puisque les économies africaines pourront coopérer plus étroitement, il espère que les entreprises créeront des chaînes de valeur plus élaborées pour mettre sur le marché des produits de meilleure qualité. « L'Afrique est ouverte aux affaires, les opportunités sont là. Quand vous regardez l'Afrique, pensez à la population, pensez à la classe moyenne, pensez aux énormes opportunités d'investir au-delà des frontières », déclare le président de la BAD.

Cependant, si l'avenir économique semble prometteur, il est évident qu'il y a des défis que les gouvernements doivent relever et le président d'Oxfam International, Winifred Byanyima a choisi de mettre en garde les gouvernants africains. « Nous avons des pays plus riches, des entreprises plus riches et des personnes plus riches bénéficiant de la libéralisation du commerce et de nombreux autres, laissés pour compte », a-t-elle déclaré. La question de savoir si les Africains à faible revenu bénéficieront également de la ZLEC dépendra des mesures de réussite mises en œuvre par les personnes responsables. « La mesure la plus importante est la création d'emplois de qualité pour les jeunes et pour les femmes », a-t-elle suggéré.

Malgré ces mises en garde, l'euphorie suscitée par la ZLEC est grande. L'Afrique a entre ses mains la clef de l'avènement d'une nouvelle ère économique, et certains n'y voient que cela, un début. Bernard Gautier de la société d'investissement française Wendel, par exemple, a déjà appelé à une intégration encore plus poussée au moyen de monnaies communes.

Tony Elumelu quant à lui, préconise de laisser les marchandises circuler librement. « Nous devons avoir un passeport commun ou au moins simplifier la traversée des frontières pour que les gens puissent circuler librement en Afrique. Seuls les gens qui se déplacent librement peuvent commercer et pas autrement », a déclaré le Président Directeur Général de la banque panafricaine UBA.




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