Politique

Invité de RFI, hier Mamadou Koulibaly : « L'opposant ne doit pas être traité comme un assaillant »

post-img

Dans un entretien à RFI hier, l'opposant ivoirien Mamadou Koulibaly, ancien président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire et actuel président de Liberté et démocratie pour la République (LIDER), a présenté les vœux des opposants africains pour l'année 2004.

RFI : Mamadou Koulibaly Bonjour

 Mamadou Koulibaly : 

Bonjour monsieur

 Que faut-il souhaiter à l'opposant africain en 2014 ?

Le premier, c'est que l'on fasse tout pour qu'il y ait l'état de droit, des libertés politiques, des libertés d'expression et l'accès aux médias d'Etat qui ne doivent pas être des instruments de propagande des gouvernements. Le second, c'est qu'il ne puisse pas être systématiquement arrêté et traité comme un assaillant, un rebelle, un putschiste. Vous savez, le fait d'être opposant ne suffit pas. Il faut pouvoir aussi exercer les fonctions d'opposant : pouvoir communiquer, pouvoir parler aux populations, se déplacer librement. Ça demande quelque moyens, ça demande un statut. Il faut un statut clair. Quels sont les droits de l'opposant et quels sont ses obligations vis-à-vis de la population, de l’État et de la République ?

 Les conflits se cristallisent souvent au moment des élections. Comment faire pour que les dés soient moins pipés au bénéfice des candidats sortants?

Ce serait bien que les opposants puissent bénéficier d'un financement qui leur permette d'organiser leur troupe, de former leur troupe et de suivre tout le processus électoral. Quand l'opposant n'a pas d'argent, le jour du vote, vous avez vos représentants dans un bureau de vote à midi, celui qui est au pouvoir vient offrir des repas copieux à ses représentants, ceux de l'opposition n'ont pas un rond pour avoir un sandwich, on lui propose un repas. Il mange et il rentre à la maison. Il laisse le procès verbal qui sera signé ou même il signe le procès verbal à blanc et il rentre à la maison. Ceux qui restent dans le bureau peuvent truquer les résultats. Vous pouvez être candidat dix fois, vous serez battus tout le temps.

 Mamadou Koulibaly, le recours au boycott des partis de l'opposition est il toujours justifié, selon vous ?

Il serait bien que pour les années à venir, les opposants africains évitent cette solution en créant sur le continent des formes de fraternité, des coalitions internationales. De la même façon que ceux qui sont au pouvoir ont des réunions, se connaissent entre chefs d'Etat, de la même façon, les partis d'opposition d'obédience idéologique semblables ou même pas, devraient se donner la main et faire des pressions  dans les différents pays pour y chercher des voix et des soutiens, qui puissent monter au créneau pour faire le maximum de pression sur les gouvernements pour que les règles démocratiques puissent fonctionner.

 En quoi est-ce que l'action de la communauté internationale est néfaste? Quel message l'opposant africain adresse-t-il à la communauté internationale?

Il y a un côté néfaste, c'est la communauté internationale, en tout cas, les grands pays de l'OCDE, ne regarde que ses intérêts. Cette façon d'avoir deux poids deux mesures et de ne secourir que selon les cas, est très déstabilisant pour les opposants africains, qui eux aussi se sentent obligés d'aller chercher des soutiens à l'étranger et parfois d'hypothéquer même l'avenir des pays en s'engageant dans des arrangements inavouables : ‘’aidez-moi et puis si j'arrive au pouvoir, l'or, c'est pour vous, l'uranium c'est pour vous, le diamant, c'est pour vous’’. Et puis le jour où ce monsieur arrive au pouvoir, les populations se demandent pourquoi depuis deux ans il est là et les choses n'avancent pas. Parce qu'il faut payer ses créanciers, ceux qui l'ont aidé à arriver. Le fait est que ces opposants en question, quand ils arrivent au pouvoir, ils sont (...)

Lire la suite sur L'Inter


RFI Côte d'Ivoire don État Mamadou Koulibaly LIDER gouvernement candidats Assemblée nationale élections procès opposition ivoirien


Articles similaires