Abidjan, le 15 mai 2025 – Dans le cadre feutré du Sofitel Hôtel Ivoire, s’est tenue ce jeudi une table ronde dédiée à la mobilisation des ressources pour le financement du Plan National Multisectoriel de Nutrition (PNMN) 2024-2027. Aux premières loges, des représentants de gouvernements, d’organisations internationales, de fondations, du secteur privé et de la société civile, réunis autour d’un même impératif : lutter contre la malnutrition en Côte d’Ivoire.
Présidée par le Vice-Président de la République, SEM Tiémoko Meyliet Koné, cette rencontre a mis en lumière un constat alarmant : en Côte d’Ivoire, plus d’un enfant sur cinq souffre de retard de croissance. Ce fléau, qui mine les perspectives de développement humain et économique, exige une réponse collective et multisectorielle. Le PNMN 2024-2027, évalué à plus de 204 milliards de FCFA (environ 350 millions de dollars), se présente comme l’arme de riposte du gouvernement face à ce défi de santé publique.
Dans son discours, le Vice-Président a rappelé que la nutrition est depuis 2011 une priorité de l’État, traduite par l’adhésion au mouvement mondial SUN (Scaling Up Nutrition), la création du Conseil National pour la Nutrition rattaché à la Présidence, et l’intégration des enjeux nutritionnels dans les politiques publiques. « La malnutrition n’est pas seulement une tragédie humaine ; elle freine le progrès et hypothèque notre avenir collectif », a-t-il insisté.
Le plan 2024-2027 tire les leçons du précédent (2016-2020) et de la phase transitoire (2021-2023). Il cible notamment la réduction de l’anémie chez les femmes, du retard de croissance chez les enfants, la promotion de l’allaitement maternel et la lutte contre le surpoids.
Concrètement, l’État ivoirien s’engage à financer 15 % du plan, soit près de 31 milliards de FCFA. Le reliquat, estimé à 174 milliards FCFA (près de 300 millions de dollars), devra être couvert par les contributions des partenaires techniques et financiers, du secteur privé, des collectivités et des ONG. Treize projets phares structurent ce plan, parmi lesquels l’extension des centres communautaires FRANC-DPE, l’enrichissement alimentaire en micronutriments, l’appui aux cantines scolaires ou encore la lutte contre l’anémie maternelle.
Prenant la parole, le ministre des Finances a souligné que « financer la nutrition, c’est investir dans l’intelligence, la productivité et la résilience de demain ». Le ministre de la Santé, quant à lui, a salué l’implication personnelle du Vice-Président et exprimé l’espoir que cette table ronde enclenche une dynamique vertueuse, apte à garantir à chaque citoyen le droit fondamental à une nutrition adéquate.
Au-delà des chiffres et des discours, un message fort s’est dégagé : la lutte contre la malnutrition en Côte d’Ivoire est l’affaire de tous. Et si les promesses de cette journée se concrétisent, c’est une génération entière que l’on pourra sauver de l’injustice silencieuse qu’est la malnutrition.
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Siondenin Yacouba SoroÂ
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