Jean Louis Billon : « En 2020, nous remporterons la présidentielle et je ferai partie de l'équipe dirigeante »

  • Source: lebanco.net
  • Date: mer. 29 mai 2019
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Secrétaire exécutif chargé de l'information, de la communication et de la propagande du Parti démocratique de Côte d'Ivoire - Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), Jean Louis Billon n'est pas un inconnu sur la scène socio-économique et politique ivoirienne. Issu de la famille Billon très connue dans le monde économique et des affaires de la Côte d'Ivoire voire au-delà, il s'est forgé une forte personnalité aujourd'hui incontournable dans la vie économique et politique ivoirienne où il a occupé plusieurs fonctions. Président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire pendant une dizaine d'années et membre de Chambres consulaires de l'UEMOA, africaine et francophone, il a aussi été ministre. Ainsi, Jean Louis Billon fut ministre du Commerce, de l'Artisanat et de la promotion des PME de 2012 à 2015 avant d'être ministre du Commerce de 2015 à 2017. Il a toujours été critique vis-à-vis des monopoles de façon générale et particulièrement des entreprises européennes et a dénoncé, en tant que ministre du président Alassane Ouattara, la victoire du groupe Bolloré sur le port autonome d'Abidjan. C'est cette personnalité calme, pondérée, qui sait dire haut ce que les autres pensent bas, que nous avons rencontré lors de notre passage sur les bords de la Lagune Ebrié à Abidjan dans la deuxième quinzaine de ce mois de mai. Sans détour, Jean Louis Billon a accepté de répondre aux questions des Editions « Le Pays ».


Le Pays : Comment se porte aujourd'hui le PDCI-RDA, après sa rupture avec le RHDP ?

Jean-Louis Billon : Le PDCI-RDA se porte très bien, contrairement à ce que peuvent penser certaines personnes. Il est en train d'opérer une cure de jouvence avec du sang neuf qui le rejoint. Nous sommes confiants parce que nous sommes en pleine restructuration de notre parti dans la perspective de la présidentielle de 2020.

D'aucuns estiment que vous êtes amer vis-à-vis du Président Alassane Ouattara parce qu'il n'est pas allé dans votre sens lorsqu'en tant que ministre, vous aviez dénoncé le monopole sur la concession du port autonome d'Abidjan.

Non, pas du tout, cela n'a rien à voir. J'ai effectivement dénoncé la consécration d'un monopole parce que les monopoles sont mauvais pour un pays : et je le pense toujours. J'ai regretté que l'on permette à des entreprises étrangères de faire chez nous, ce que jamais, on ne leur permettrait de faire dans leur propre pays. Ma position reste invariable là-dessus. Nous sommes un pays qui base son économie sur le libéralisme économique. Et qui dit libéralisme, dit interdiction des monopoles et des positions dominantes. C'est cela la réalité. C'est une position que j'avais déjà exprimée haut et fort en 2004 et il n'est pas question pour moi d'avoir une autre position sur le même sujet. Je reste constant.

Votre prise de position sur la question du monopole était-elle à la base de votre non-reconduction au sein du gouvernement ?

Pas du tout. Je fais partie des personnes qui souhaitaient, à un moment donné, sortir du gouvernement. Occuper un poste pendant longtemps finit par vous « ennuyer » et par provoquer une « usure »; il est normal qu'un gouvernement se renouvelle. Dans tous les cas de figure, je serais parti du gouvernement puisque le PDCI-RDA sortait du RHDP.

Qui du PDCI-RDA ou du RDR, selon vous, a violé l'appel de Daoukro ?

Rires ! Le PDCI-RDA a toujours été clair sur sa position. Pour lui, il ne présentait pas de candidat en 2015 étant entendu qu'en 2020, l'alternance se jouait en sa faveur et c'était clair à ce niveau. Ensuite, le PDCI-RDA était pour un groupement politique et non pas pour un parti unifié qui amenait à la disparition de notre parti. Le parti unifié devait se faire longtemps après que tout le monde fut d'accord là-dessus. Etant donné que nous, militants du PDCI-RDA, n'étions pas d'accord, ce n'était plus un sujet. Ainsi, on conservait le groupement politique et on avançait ensemble. Le RDR a refusé et a créé tout seul le RHDP et nous sommes repartis dans notre maison historique. Il n'y a pas plus que cela comme querelle puisque ce n'est que de la politique ; et nous restons attachés aux valeurs de notre parti !

L'adhésion du PDCI-RDA au RHDP, allait-elle vraiment empêcher une candidature d'un militant de votre parti en 2020 ?

Pour nous, PDCI-RDA, non. Nous sommes déterminés et nous l'avons dit depuis longtemps, et nous continuons de le dire qu'en 2020, nous aurons un candidat, cadre et militant actif du PDCI-RDA.

Qui voyez-vous pour être le porte-étendard de votre parti en 2020 ?

C'est trop tôt pour le dire. Nous avons prévu d'organiser une convention qui va désigner le candidat qui sera le porte-étendard. Ne me demandez pas quand et qui parce que, je n'ai pas de réponse aujourd'hui. Nous sommes dans l'organisation, non seulement de cette convention, mais surtout du parti et de ses structures avec le renouvellement des délégués, des secrétaires de sections et de l'ensemble de la nomenclature. Nous occupons le terrain pour la circonstance. Ne soyons pas pressés et travaillons surtout sur l'essentiel à savoir le projet de société que nous allons présenter aux Ivoiriens et qui va conduire la gestion du pays dans les années à venir.

Mais, au niveau des premiers responsables du PDCI-RDA, on parle beaucoup plus de la candidature du Président du parti, Henri Konan Bédié et lui-même en parle

Ma réponse reste la même puisque nous n'avons pas encore désigné notre candidat et c'est la convention qui va le faire. De toute façon, Henri Konan Bédié est le Président du parti et traditionnellement, le parti présente son président comme candidat. Nous ne sommes même pas en quête d'un candidat puisque notre parti est structuré. Si le Président Henri Konan Bédié en décide autrement, on avisera. Pour l'instant, il tient le gouvernail et nous avançons sans aucun souci. Le PDCI-RDA a déjà une culture de gouvernance et de gestion du pays. Donc, nous ne manquons ni d'expérience ni de cadres pour amener le pays à bon port. Il ne faut pas s'inquiéter sur ce plan.

Serez-vous dans les starting-blocks quand on sait que Jean-Louis Billon est très actif sur le terrain ?

Je suis un cadre actif et ce que je peux dire, c'est qu'en 2020, nous allons remporter la présidentielle et je ferai partie de l'équipe dirigeante. A quel niveau ? L'avenir nous le dira !

Quels rapports entretenez-vous aujourd'hui avec l'ancien Président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro, qui est en rupture de ban avec le RDR et le RHDP ?

Nous avons des rapports cordiaux. Guillaume Soro occupe le terrain aujourd'hui et il est remonté contre le RDR et le RHDP pour des attitudes que les anciens alliés ont envers lui. Il a une relation étroite avec le président Henri Konan Bédié et nous avons des alliés dans toute la Côte d'Ivoire ; il en fait partie.

Le PDCI-RDA est-il prêt à pactiser avec le FPI pour combattre le RHDP ?

Nous nouons des alliances et le FPI est un parti de l'opposition tout comme le PDCI-RDA qui a décidé d'y être. Donc, tous les partis d'opposition sont contre le parti au pouvoir à savoir le RHDP. Nous avons entre nous une bienveillante attention ; le terme pactiser est fort. Nous sommes, le PDCI-RDA et le FPI, naturellement, traditionnellement, historiquement des adversaires politiques ; nous ne sommes pas des ennemis. Nous avons à cour le bien-être des Ivoiriens et de ceux qui vivent en Côte d'Ivoire et la grandeur de notre pays. A la présidentielle de 2020, nos deux partis auront chacun un candidat et si jamais, c'est le PDCI-RDA qui arrive au second tour et comme ce sera certainement le cas, le FPI, s'il n'y est pas, nous donnera ses voix et inversement, le PDCI-RDA lui donnera ses suffrages. Dans le cas où, et c'est fort possible, le PDCI-RDA et le FPI se retrouvent au second tour après avoir éliminé le RHDP et son imposture dès le premier tour, il s'agira, pour les Ivoiriens, de décider de leur choix en fonction du meilleur candidat et du meilleur programme.

Quelle interprétation faites-vous du message du Président Alassane Ouattara, selon qui, il est temps pour Henri Konan Bédié et lui de passer la main à une nouvelle génération ?

Je pense, personnellement, que c'est une nouvelle génération qui va arriver au pouvoir en 2020. Le pouvoir étant également une question de générations. Le mieux aurait été de dire que je ne serai pas candidat et je passe la main à une nouvelle génération ; celle-ci se serait mise dans les starting-blocks. Il le dit tout en entretenant le doute puisqu'il n'a pas encore pris sa décision à savoir s'il sera candidat ou non.

Quels sont présentement vos rapports avec vos camarades du PDCI-RDA qui ont rejoint le RHDP ?

Je pars du principe que dans une démocratie, il faut consacrer la liberté d'expression et d'opinion. Ils sont libres de le faire et il n'y aucun problème. Pour eux, tout comme ceux qui ont créé le RHDP et autres mouvements (...)

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