Le Président de l’Assemblée nationale Guillaume Kigbafori Soro a proposé, mercredi, la ‘’relecture et la réécriture de notre Constitution » après l’élection présidentielle d’octobre prochain pour ‘’la consolidation de la démocratie ».
Le chef du Parlement ivoirien s’exprimait à l’ouverture de la première session ordinaire de l’institution qu’il dirige, en présence de son homologue camerounais Cavaye Yeguié Djibril à la tête d’une délégation de députés et de chefs traditionnels du Cameroun, des présidents d’institution, de membres du gouvernement et de nombreux diplomates.

‘’L'élection présidentielle de 2015 doit être pour nous, Ivoiriens, un moment de consolidation de notre démocratie. Dans la forme, par l’expression libre du suffrage ; dans le fond (une fois l’élection achevée) par la relecture et la réécriture de notre Constitution pour entrer dans l’ère de la modernité démocratique », a indiqué le Président Guillaume Soro.

La présente session, s’ouvre, selon M. Soro, dans un contexte national dominé par trois faits majeurs au plan économique, sportif et politique.

Au plan économique, il a relevé ‘’l'embellie » que connaît la Côte d’Ivoire grâce au ‘’vote de nombreuses lois qui a modestement contribué à l’amélioration du climat des affaires et à la relance économique dont les résultats sont aujourd’hui incontestables ».

‘’Au plan sportif, la victoire des Eléphants à la Coupe d’Afrique des Nations a été un moment particulier de communion autour d’une équipe nationale dont le succès dégage à mes yeux deux leçons », a souligné Guillaume Soro.

Selon lui, il n’y a, dans aucune entreprise humaine, de réussite construite sans la foi, le courage, le dépassement de soi.

‘’Nos frères, nos fils, les Eléphants l’ont démontré dans une compétition où la très grande majorité de nos compatriotes les comptait au nombre des perdants, à l’entame de la compétition » a rappelé le Président de l’Assemblée nationale, ajoutant que ‘’la joie du peuple dans toutes ses dimensions est la meilleure expression du devoir accompli ».

Au plan politique Guillaume Soro a fait remarquer que la quatrième année de la législature ivoirienne est aussi celle de l’élection présidentielle.

‘’En 4 ans, nous sommes passés d’une société en crise à une société en paix. Mais n’ayons pas peur de regarder et de nous exprimer sur les clivages persistants au sein de notre société », a relativisé M. Soro, identifiant deux camps qui ‘’s'opposent et s’expriment ouvertement ».

‘’D'un côté, le camp des pessimistes, ceux pour qui rien ne va dans notre pays ; ils vont jusqu’à affirmer que tout va finir par exploser, aidés en cela par les nombreux « nouveaux prophètes », annonciateurs d’une nouvelle guerre, et prescripteurs de remèdes insolites » a-t-il poursuivi.

En face se dresse, selon M. Soro, le camp des optimistes, ‘’ceux qui disent que « tout est bien dans le meilleur des Mondes », qu’il «n’y aura plus rien » et que la Côte d’Ivoire ne revivra plus l’expérience de la guerre, du sang et des larmes versés ».

Auparavant, il a rendu un hommage à l’invité spécial de la session, le Président du Parlement du Cameroun, Cavaye Yeguié Djibril qui ‘’totalise bien 45 ans de présence à l’Assemblée nationale, élu et réélu sans discontinuer Président de l’Assemblée nationale de son pays, depuis 1992 », a-t-il précisé.

Le Président Cavaye a, quant à lui, placé sa visite sous ‘’le signe de la consolidation du réchauffement des relations interparlementaires » entre les deux pays.

‘’Aucun pays africain ne peut faire faire cavalier seul dans la lutte contre les nouveaux fléaux qui guettent le continent que sont entre autres la criminalité transfrontalière, la piraterie maritime et la menace BokoHaram » a dit le Président Cavaye Yeguié Djibril pour saluer ‘’les excellentes relations de fraternité et de solidarité qui unissent » la Côte d’Ivoire et le Cameroun.