Crise à Ecobank : la suite. Alors que le rapport commandé à KPMG par l'autorité nigériane des marchés financiers (SEC) est finalisé, mais n'a pas été rendu public, Ecobank a annoncé le 8 janvier dans la soirée le départ de Laurence do Rego du groupe Ecobank. Dans un style très concis, le groupe bancaire panafricain a simplement précisé que la "directrice exécutive du Groupe, Finance et Risque ne fait plus partie des effectifs de l'entreprise à compter de ce jour".

Joint au téléphone, le nouveau directeur de la communication du groupe, Mwambu Wanendeya, n'a pas souhaité faire pour l'instant davantage de commentaires, précisant seulement que ce départ était le fruit "d'une décision du management et non du conseil d'administration, Laurence do Rego n'étant membre de ce dernier que du fait de ses fonctions d'employée au sein d'Ecobank". Les avocats de Laurence do Rego, qui était entrée dans le groupe en 2002 et avait été nommée à la tête du département financier trois ans plus tard, n'étaient pas joignables. 

Diplôme

Celle-ci avait été suspendue de ses fonctions le 5 août dernier, au beau milieu d'une crise de gouvernance débutée quelques semaines plus tôt qui a également amené à la démission le 29 octobre du président du conseil d'administration Kolapo Lawson. Arrivé pour diriger Ecobank mi 2012, Thierry Tanoh avait obtenu le 19 juin la révocation de Laurence do Rego pour nommer un directeur financier de son choix. Quelques semaines plus tard, le Financial Times faisait écho à des tensions au sein du management et du conseil d'administration du groupe. Début août, Laurence do Rego, considérée comme une proche de l'ancien directeur général Arnold Ekpe, était suspendue de ses fonctions. La direction générale aurait justifié cette décision par par le manque supposé de compétences de Laurence do Rego mais aussi le fait qu'elle n'avait pas le diplôme d'expert-comptable certifié dont elle se prévalait.

La directrice financière envoyait le lendemain à la SEC un courrier très accusatoire, mettant en cause le mode de management de Thierry Tanoh, parlant de "pressions psychologiques" et de "dénigrement". Dans le même courrier, elle accusait également le management et le conseil d'administration de ne pas agir en faveur des intérêts du groupe, dénonçant notamment de supposées manipulations des résultats financiers pour l'année 2012. Le courrier avait déclenche une enquête de la SEC tandis qu'Ecobank avait de son côté nommé des auditeurs ainsi que le juge sénégalais Seydou Ba.

Le résultat de toutes ces enquêtes n'est pas encore connu.