Que mettre dans la rubrique « expérience professionnelle » du CV ? C'est le casse-tête des jeunes diplômés, qui n'ont bien souvent que des stages et des activités extra-scolaires à leur actif. Un engagement associatif, notamment, peut prendre le relais. Quelle importance et quelle présentation lui donner dans le CV ?
Un tri sélectifPremier enseignement : « Il est inutile de mentionner les expériences associatives sans rapport avec son projet professionnel », tranche Bruno Fadda, associate director de Robert Half. Si vous êtes engagés auprès de plusieurs organismes, vous devrez certainement opérer un choix. L'organisation de manifestations sportives valorisera bien mieux votre candidature si vous souhaitez rejoindre l'évènementiel, que si vous visez un poste de contrôleur de gestion. « Il faut être cohérent et faire ressortir le lien entre l'expérience associative et ses envies professionnelles », confirme Marc Pérennès, responsable accompagnement carrière et relations employeurs de l'EMLyon Business School.
Une rubrique dédiée
Certes, un investissement bénévole n'est pas une expérience professionnelle en soi. Toutefois, il n'en mérite pas moins d'être évoqué. Certains candidats le présentent dans la section consacrée aux hobbies : c'est une erreur, à éviter. Car placée en fin de CV cette rubrique n'a aucune visibilité, et n'offre aucune possibilité de développer les compétences de savoir-être ou de savoir-faire acquises au cours de l'engagement associatif. Mieux vaut donc créer une section à part : « on peut la placer avant ou à la suite, en fonction de son intérêt, de celle consacrée à l'expérience professionnelle (qui peut comprendre les stages, NDLR) et l'intituler tout simplement "expérience associative" », propose Bruno Fadda.
Une présentation professionnelle
Parce qu'un engagement associatif se rapproche d'une expérience professionnelle dans les compétences mobilisées, « on peut le présenter de la même manière dans le CV, en fonction de critères similaires ; soit la date, le nom et la vocation de l'association, le périmètre des responsabilités du candidat, éventuellement les effectifs et le budget de l'organisme », suggère Marc Pérennès. « Cette partie doit être autant structurée que la rubrique professionnelle », résume Bruno Fadda. Une ou deux phrases suffisent pour évoquer les réalisations ou résultats obtenus, en y incluant des mots clés propres au vocable professionnel tels que management, gestion de projet, expérience transversale… De cette façon, « les termes spécifiques aux activités exercées vont éveiller la curiosité du recruteur », confirme Bruno Fadda… Et ressortir dans les résultats de recherche des CVthèques !
Une longueur proportionnée
La rubrique consacrée à l'associatif doit avoir un volume proportionné au contenu du CV. « Si le jeune diplômé a été en alternance pendant 18 mois, son expérience associative de six mois dans une ONG ne peut avoir une part plus importante dans le CV, explique Bruno Fadda. Le candidat doit donc respecter la proportionnalité de l'activité réelle. » Marc Pérennès va dans le même sens : « on ne gonfle pas son expérience. Si elle est courte, elle ne doit pas occuper trois pages ! » Enfin, il est possible d'indiquer des personnes de référence. Une mention pertinente si ce contact occupe en parallèle un poste dans le monde professionnel. « On peut indiquer en fin de CV la possibilité d'envoyer des références sur demande ; celaa crédibilisera encore plus la démarche », conclut Marc Pérennès.
Agnès Wojciechowicz © Cadremploi
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