C'est le jeudi 15 août 2013, dans exactement 10 jours, sauf changement, que le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, entamera une tournée dans le fief de Laurent Gbagbo, dont il a été l'ennemi avec la rébellion armée de 2002, puis son proche collaborateur, Premier ministre, à la faveur de l'accord politique de Ouagadougou, avant la grave rupture suite à la crise post-électorale.
Par la suite, Laurent Gbagbo a été déchu du pouvoir, son régime totalement défait. Ces différents faits, pour lesquels Guillaume Soro a une grande part de responsabilité, restent encore bloqués en travers de la gorge aux parents de l'ancien président, qui ne semblent pas encore prêts à pardonner, en tout cas pas si tôt.Un tour le week-end dernier dans les localités considérées comme les bastions imprenables de l'ancien parti au pouvoir (Fpi), nous a permis de nous en rendre compte. Les points de vue divergent quant à la visite de Guillaume Soro dans cette zone, mais la grande majorité des populations est hostile à cette venue du chef de l'ex-rébellion dans leur zone. Le patron des ex-Forces nouvelles y est pour ainsi dire « persona non gratta ».
De Gagnoa, en passant par les villages de Mama et Gnaliépa, terre de Gbagbo, les avis sont catégoriques, même si pour des raisons sécuritaires, nul n'ose contester à visage découvert. Lors de notre déplacement de ce samedi 03 août 2013 dans ces deux villages, les populations nous ont exprimé leur colère concernant ce qu'elles considèrent comme un « forcing » de la part de Guillaume Soro. « Nous ne voulons pas de lui chez nous. Ils ont ruiné nos espoirs. Tous nos parents sont en exil. La vie est devenue monotone à Mama. Nous exigeons la libération de Laurent Gbagbo et des autres. C'est inhumain. Ils n'ont même pas eu pitié de sa mère, qui est elle aussi en exil », a martelé un habitant, sur un ton de colère. D'autres critiques plus virulentes à l'endroit du président de l'Assemblée nationale, ne nous ont pas échappé. « Si on doit juger des gens dans ce pays, Soro et ses rebelles sont concernés, parce qu'en 2002, ils ont tué des gendarmes, violé des femmes. Donc Gbagbo ne doit pas être seul devant les juges. Les tenants actuels du pouvoir ne sont pas blancs comme neige comme on veut nous le faire croire. La justice internationale, qui se veu (...)
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