À propos de sa candidature à la présidentielle 2020, Bédié tranche : « En Afrique, il y a des présidents plus âgés que moi »
« Tant que l'on a les ressources intellectuelles et physiques, je crois qu'il n'y a pas d'âge pour diriger un pays »


(Photo d'archives)
  • Source: linfodrome.com
  • Date: jeu. 01 août 2019
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Henri Konan Bédié s'est prononcé, dans une une interview qu'il a accordée à Le Monde, sur sa candidature à la présidentielle 2020, ses relations avec Ouattara non sans livrer des informations sur sa visite à Laurent Gbagbo.

Vous avez 85 ans aujourd'hui. Qu'est-ce qui anime encore votre engagement politique ?

J'estime que quand on est un homme politique, on ne s'appartient pas, on appartient à la communauté dont on gère la destinée. Je suis président du PDCI-RDA. Ce parti a survécu à toutes les épreuves et vit encore. Par conséquent, tant qu'il me reste les forces physiques et intellectuelles, je continue le travail.

 

Quelles sont vos intentions pour la présidentielle d'octobre 2020 ?

Toute intention de militant doit être raisonnable et soumise aux instances dirigeantes du parti. C'est le PDCI qui désigne le candidat. Dans la tradition du PDCI, on ne sollicite pas, ce sont les militants qui le font. Le parti décidera entre octobre et le premier semestre 2020.

 

Votre parti se prononcera dans quelques mois mais, en votre for intérieur, souhaitez-vous briguer la présidence de la République ?

Si on me le demande, je suis un homme de service, un homme qui a suivi une tradition de don de soi, mais nous n'en sommes pas encore là.

 

Vous aurez 86 ans au moment de la prochaine élection. Est-ce encore un âge pour briguer la présidence de la République ?

Je suis un jeune parmi d'autres. En Afrique, il y a des présidents plus âgés que moi et si vous regardez à l'échelle du monde, ils sont encore plus nombreux. Le dirigeant de la Malaisie a plus de 90 ans. Tant que l'on a les ressources intellectuelles et physiques, je crois qu'il n'y a pas d'âge pour diriger un pays.

 

Etes-vous inquiet pour l'échéance de 2020 ?

Nous avons de sérieuses appréhensions compte tenu de ce qui s'est passé lors des récentes municipales et régionales (en octobre 2018) où il y a eu morts d'hommes (au moins 5) et trop de violences de la part de ceux qui sont au pouvoir actuellement. La tentation de la tricherie est telle que l'on peut craindre des élections calamiteuses.

 

Lundi, vous avez rencontré Laurent Gbagbo à Bruxelles. Quel homme avez-vous retrouvé ?

J'ai retrouvé en Laurent Gbagbo le combattant que j'ai toujours connu. Il est en bonne santé et je crois qu'il a encore des projets pour l'avenir.

 

Vous aviez eu tous les deux par le passé des mots très durs l'un envers l'autre. Tout est oublié aujourd'hui ?

Il faut bien que la vie se fasse. On ne peut pas toujours s'arc-bouter sur le passé. J'étais au pouvoir et lui dans l'opposition, puis il a été au pouvoir pendant que j'étais en exil à Paris, nos échanges ne pouvaient donc pas être mielleux. Aujourd'hui, les choses ont changé, nous ne sommes plus au pouvoir et donc toutes les raisons sont réunies pour que, selon la tradition ivoirienne, nous échangions, sympathisions.

 

Pourriez-vous nous livrer quelques informations sur votre tête-à-tête ?

Ce n'est pas encore le moment, mais sachez que nous avons décidé de commencer à travailler ensemble sur le terrain.

 

Vous souhaitez aujourd'hui que vos deux partis partent alliés à l'élection de 2020 mais sous quelle formule ?

Nous n'avons pas parlé de cela mais nous estimons que, dans la perspective de 2020, chaque parti doit avoir un candidat et en cas de second tour les autres se rangeront derrière le mieux placé. C'est la formule qui convient lorsque l'on est plusieurs partis à se présenter.

 

Que répondez-vous à ceux qui jugent que votre rapprochement avec M. Gbagbo comme votre dénonciation actuelle du régime sont purement opportunistes ?

Ce que je dis a trait à des réalités vécues en Côte d'Ivoire. Par le passé, je n'étais pas dans l'opposition et forcément, dans une alliance, on est astreint à certaines choses. Cependant, tous ces problèmes qui menacent aujourd'hui la vie des Ivoiriens n'étaient pas aussi manifestes quand j'étais dans l'alliance [avec le pouvoir en place].

 

Quels sont, selon vous, les dangers les plus graves qui planent sur votre pays ?

L'invasion massive de toute la Côte d'Ivoire par de soi-disant orpailleurs armés, la fraude massive sur la nationalité ivoirienne sur laquelle le gouvernement ne mène aucune enquête pour arrêter le phénomène, le refus de réformer la Commission électorale indépendante pour que celle-ci soit impartiale, autonome et disposant d'une police pour appliquer ses décisions.

 

Vous considérez que, par le biais de l'orpaillage clandestin, la présidence d&rs (...)

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