Prix de l'anacarde / Depuis Tafiré, Soro snobe le Premier Ministre Gon Coulibaly : « Il a été mon ministre de l'Agriculture, très serviable et poli »

  • Source: linfodrome.com
  • Date: dim. 05 mai 2019
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Dans sa pérégrination au Nord de la Côte d'Ivoire où il séjourne, depuis plus d'un mois, l'ex-président de l'Assemblée déchu, Guillaume Soro a animé un meeting, ce samedi 4 mai 2019 à Tafiré. Une tribune qu'il a saisie pour mettre la pression sur le gouvernement et son chef, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, son ancien ministre de l'Agriculture, relativement à l'achat bord champ de l'anacarde, produit leader en pays Sénoufo.

Ça peut s'appeler, ‘'forcer la main au gouvernement'', ce que Guillaume Soro a fait, ce week-end, à Tafiré, parlant plus exactement du développement dans cette région, et notamment du prix d'achat bord champ de l'anacarde à ses producteurs. L'ex-président de l'Assemblée nationale, forcé à la démission par ses ex-alliés, n'y va plus de la main morte, quand il s'agit de s'adresser à eux. C'est le cas, lors du meeting qu'il a animé à Tafiré où il a tenu à faire un point de sa tournée dans les villages et des réalités qu'il a pu appréhender. « Je suis venu à Tafiré pour passer dans les villages, pour voir comment mes parents à moi, de Tafiré, vivent dans les villages. Il fallait que je vienne voir, et ne pas rester à Abidjan pour me contenter des rapports. Parce que les gens mentent trop. Je n'ai pas vu l'émergence dans les villages. J'ai vu plutôt des parents appauvris par la mévente de l'anacarde ».

Selon Guillaume Soro, alors qu'il se dit à Abidjan que l'anacarde s'achetait à 300 F, il a pu s'en apercevoir dans les villages que ça s'achetait à 100 F, à moins de 100 F ou même que ça ne s'achetait pas du tout en certains endroits. « Depuis Dabakala, j'ai demandé que le gouvernement règle le problème de l'anacarde. Au lieu de venir pendant les grands meetings d'hommage, de danse, de fête pour vous distribuer 500F chacun et acheter votre dignité, j'ai demandé qu'on achète votre anacarde à 500 F. Comme ça, vous serez fiers d'avoir de l'argent, non pas parce que vous êtes des mendiants qui avez tendu la main, mais parce que c'est le fruit et le salaire de votre travail. Quand je dis ça, on dit Guillaume n'a pas la capacité de donner des instructions au gouvernement. Ils disent ça le jour, mais la nuit ils font ce que j'ai dit.». L'ancien Premier ministre ivoirien va saisir cette tribune pour, non seulement accentuer la pression sur les dirigeants actuels, mais aussi snober le chef du gouvernement dont il rappelle qu'il a été son ministre. Un collaborateur exemplaire et docile. « Mon aîné, le Premier ministre Amadou Gon, mais qui a été mon ministre de l'Agriculture pendant longtemps, et qui a été très serviable et poli, a dit qu'il va acheter l'anacarde, à partir du 17 mai à 350F. Je le salue, je le félicite, mais le 17 mai, à midi, je vais vous laisser mon numéro, appelez-moi ! Si ce n'est pas acheté à 350 F, dites-mois, je vais l'appeler. Et puis, je vais revenir ici à Tafiré encore. Vous allez voir, ça va changer. Et puis, je veux que le gouvernement vienne pour vous donner de l'eau, des écoles, des centres de santé… », a réclamé, sous des acclamations nourris de son auditoire, le président du Comité Politique.

Pour joindre l'acte à la parole, l'ex-Pan a donné instruction, séance tenante, à un de ses fidèles cadres de la localité pour sillonner les villages, faire le point de tout ce que les populations ont demandé et lui transmettre les factures pour que les travaux commencent. « Je veux que dans les deux semaines qui suivent, on commence ». Et Guillaume Soro d'ajouter encore, poursuivant dans sa logique de pression sur les dirigeants ivoiriens : « Le fait que je suis passé ici-là, je sais que le gouvernement va courir pour venir ici. Ne leur demandez pas de petites choses, les forages, etc. Tout ça, je peux les faire. Demandez de grandes choses, demandez avion, aéroport, train, … »

 

Mis en garde aux cadres

 

A l'entame de son discours, Guillaume Soro a salué la mobilisation des populations, qui ont encore le courage de se déplacer pour assister massivement à un meeting qu'il anime. Car, estime-t-il, ce n'est pas une évidence d'être, en 2019, à un meeting de Guillaume Soro. Il en a profité pour dénoncer l'attitude de ces cadres, qui se tiennent à distance de lui, juste pour protéger des postes et des privilèges auprès des dirigeants actuels. L'ancien chef du gouvernement ivoirien a rappelé, publiquement, la mobilisation de ces mêmes cadres de la région, qui couraient pour le rejoindre, sur la même place, où il animait un meeting. « J'ai vu vos fils, vos cadres qui ont couru pour venir, parce qu'ils voulaient que je les nomme. Ah l'homme, il aime nomination ! Les hommes, ils aiment les postes. (...)

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