Un dealer : « Pourquoi les fumoirs ne peuvent pas disparaitre... »
« Les fumoirs sont comme des prisons pour nous »
« Ce que font les prostituées à côté de nous »


« El Capo » demande une intervention vigoureuse pour empêcher l’entrée de la drogue en Côte d’Ivoire (Ph : M’BRA Konan)
  • Source: Soir Info
  • Date: mar. 20 sept. 2016
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Ouattara Ali dit « El Capo » du nom du célèbre trafiquant de drogue mexicain, a été pour un temps, notre compagnon de route dans l'enquête que nous avons menée sur le circut de la drogue à Abidjan et à l'intérieur du pays.

Après plusieurs « convoyages » et moult hésitations, il a décidé de nous confier des révélations à travers cette interview.

Cette vie de cache-cache, et quelquefois de course-poursuite n'est-elle pas pesante pour un jeune comme vous ?

Ouattara Ali dit El Capo : D'abord, je tiens à préciser que j'ai été pratiquement contraint à vivre cette vie de merde. Oui, je reconnais que ce n'est pas facile. Car, je n'ai pas le courage de dire à mes proches que je vends ou fais venir de la drogue d'un autre pays. On me voit un peu brillant et donnant envie, mais ce « métier » est dur et très risqué.

 

Les arrestations et condamnations de certains de vos compagnons auraient pu vous assagir, non ?

Ce n'est pas faux, mais il faut reconnaître qu'au stade où je suis, il est difficile de s'en défaire car on est trempé jusqu'au coup. Je ferai l'objet de recherche de la part du Babatchê (patron) et de ses bramôgô (hommes de main). Donc, je suis dedans jusqu'à la mort, mais je joue la prudence. Vous parlez d'arrestations et de condamnations. Ce sont les choses les plus faciles à vivre dans ce boulot. Il y a la mort dedans ! Nombre de mes camarades ont été tués, soit parce qu'ils ont voulu dénoncer et se plaindre ou sont tombés au mauvais moment et au mauvais endroit.

 

Que craignez-vous le plus, votre camp ou les forces de l'ordre ?

Les deux. Mais plus dans mon camp car dans notre bled (Anoumabo au bord), la vie n'est pas facile. Nous sommes constamment surveillés. Surtout nos pages de réseaux sociaux comme Facebook. C'est le Babatchê ou l'un de ses bramôgô qui surveille. Si nous faisons des jours sans aller sur nos pages, ce sont des explications, tout comme lorsque nous naviguons beaucoup. Ils lisent également entre les lignes. Nous sommes dans une prison à ciel ouvert. Nous sommes tenus. Il en va de même pour les prostituées qui sont avec nous. En tout cas, celles qui sont avec nous, sont tenues de garder le silence, sinon elles seront punies au prix fort. Je n'en dirai pas plus.

 

Vous régnez en maître dans les fumoirs d'Anoumabo (Marcory) au bord de la lagune.  Est-ce cela ?

Effectivement, puisque sur place, il est difficile aux forces de l'ordre d'y avoir accès. En tout cas, pour celles qui veulent faire leur travail, sinon, certains viennent nous ravitailler à travers une partie des saisies opérées. Nous avons diversifié la zone de vente pour ne pas que les mêmes forces de l'ordre se retournent contre nous un jour, afin que nous perdions. C'est ainsi que nous avons colonisé le secteur au bas du pont (3ème pont, HKB) et aussi dans les environs du « centre commercial », à Marcory.

 

Comment procédez-vous pour la vente de drogue ?

La marchandise vient sous forme de bloc. C'est dans les fumoirs sur place et nous procédons au conditionnement pour certains et au paquetage pour d'autres. Il y a des rapts et des sachets. Ces derniers sont vendus selon la quantité à 250, 500, et 1000 francs Cfa. Quant à la dose forte comme le Pao (héroïne), il est plus cher. Il se fume avec le boca. Il y a également le woho ou le caillo (...)

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