Deux ans après sa sortie de prison / Michel Gbagbo livre des secrets : « Comment des prêtres m'ont sauvé la vie »
« Pourquoi je refuse de parler de mon père »


(Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mer. 25 nov. 2015
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Depuis, il vit seul et donne des cours de criminologie à l'Université d'Abidjan. Le quartier est soigné et résidentiel. Un hameau de paix avec sa rue large, ses maisons spacieuses, ses gazons tondus et un mur d'enceinte qui le protège de l'extérieur, typique de la Riviera Golf, le quartier huppé de la commune de Cocody, à Abidjan.

Michel Gbabgo, le fils de l'ancien président déchu Laurent Gbabgo, habite dans ce décor à mi-chemin entre les zones urbaines sécurisées sud-africaines et Wisteria Lane, la célèbre rue de la série américaine Desperate Housewives. Il occupe la maison de son père, détenu à La Haye en attendant d'être jugé par la cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Laurent Gbagbo, alors professeur d'histoire, a vécu pendant des années avec sa première femme, la française Jacqueline Chamois, et leur fils, Michel Gbagbo, dans cette bâtisse, construite dans les années 1970 par des Israéliens pour les professeurs de l'Université d'Abidjan. Cette maison est loin d'être la plus éclatante, la plus entretenue et la plus volumineuse de la Riviera. Elle évoque la poupe d'un vieux navire échoué sur une plage proprette. Rien à voir avec la maison fastueuse, un brin clinquante, de son rival, l'actuel président Alassane Ouattara. Vêtu simplement d'un tee-shirt vert et d'un jean, le visage barré par une paire de lunettes de grand myope, le Robinson de cette île paternelle salue les visiteurs sans cérémonie. Dans une main, un téléphone portable qu'il vient d'acquérir, « une pâle copie d'une grande marque de téléphone, qui ne marche pas bien », explique-t-il alors qu'il essaie de répondre à un appel. Dans l'autre, un paquet de cigarettes. Michel Gbagbo fume, beaucoup.

 

Un discours très mesuré

L'homme est plutôt accueillant et ne semble pas rancunier. « Le journal La Croix ! Je me souviens, vous avez été très anti-Gbabgo pendant la crise post-électorale », dit-il sans ironie et sans acrimonie. La conversation est assez libre. Il répond longuement aux questions. Aime la précision et les détails dans ses réponses. Interrogé sur le climat politique actuel, il est, bien entendu, très critique. Mais, il s'exprime sans véhémence ou animosité. « Nous ne vivons pas sous une dictature, mais nous assistons à une dérive autocratique », affirme-t-il tranquillement. Il note les arrestations au cours des manifestations contre le régime, la prépondérance des gens du nord dans les postes clés de l'administration Ouattara, la justice de vainqueur qui s'en prend uniquement à ceux qui ont soutenu Laurent Gbagbo. De telles critiques sont exprimées quotidiennement par l'opposition, mais pas seulement. Nombre d'observateurs et d'ONGde défense des droits de l'homme, comme Amnesty International et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), font quasiment le même constat.

 

Discrétion de mise à propos de son père

Si la conversation roule sur Laurent Gbagbo, son fils ne tient pas à s'étendre. « Mon père va être jugé, dit-il. Tout ce que je peux dire peut être utilisé contre lui. Je ne le souhaite pas, vous comprenez».Il refuse de livrer le fond de sa pensée sur l'ex-président dont il admet qu'il n'est pas un homme parfait. « Entre le père que j'ai connu enfant et celui qui a présidé la Côte d'Ivoire, il y a eu deux événements qui l'ont, je crois, profondément transformé : son emprisonnement en 1992 à la demande d'Alassane Ouattara, alors Premier ministre d'Houphouët-Boigny. Et son élection à la présidentielle de 2000 », reconnaît-il, sans en dire plus. Si on l'interroge sur le rapport délirant que son père a entretenu avec le mysticisme évangélique, il répond que le religieux et le politique ne font jamais bon ménage. « Le religieux doit rester dans la sphère privée d'un homme politique. Sinon, c'est la porte ouverte à tous les excès et les fanatismes », concède-t-il. Arrêté avec son père, en avril 2011, Michel Gbagbo a été libéré en août  (...)



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