Certains l'apprécient pour sa chair, d'autres n'en consomment pas mais en tirent profit par son élevage.
L’élevage du porc en Côte d’Ivoire est une activité ancienne, cependant, un vent de modernisation est entrain de souffler sur cette filière qui attire de plus en plus d’adeptes. La mise en place d’un élevage moderne de porcs est soumise à des règles bien précises.
Etape1 : l’installation du parc
Le parc à animaux doit être suffisamment éloigné des lieux d’habitation de l’homme pour des raisons sanitaires (plus de 100 m), pourvu en herbes et autres végétaux, aéré, propre, avec possibilité d’un étang ou d’une mare. Pour la construction de l’enclos on peut utiliser des matériaux traditionnels ou de récupération (bois, bambou, cordes, pailles,…), tout en aménageant les fondations en dur, ainsi que les supports essentiels. Avec 350.000 f Cfa, On peut raisonnablement se construire une porcherie pour une quinzaine de porcs. En y ajoutant la somme de 200.000 f (selon la superficie), on peut réaliser un enclos pour empêcher les porcs d’aller à tous vents. Il est à prévoir, en guise de matériel, des gamelles (3000 f l’unité) pour l’alimentation de 2 ou 3 porcs, afin de limiter le gaspillage et éviter la pagaille. La construction de réservoir d’eau potable est indispensable, quand la création de caissons de stockage d’aliment est, elle, facultative.
Etape2 : l’acquisition des spécimens
Pour gagner en temps et réaliser des économies sur le soin et l’alimentation, il est souhaitable d’acquérir des porcs déjà matures et prêts à la reproduction (12 mois). 10 femelles pour 5 mâles pour débuter un élevage de type semiintensif, parait approprié. L’acquisition de ces 15 spécimens revient à peu près à 1,5 million. On peut commencer cette activité avec des porcelets, qu’on peut acquérir au prix unitaire de 60.000 à 70.000 f.
Etape3 : l’alimentation
L’aliment varie selon les endroits, les coûts liés à sa fabrication, au transport, au type de stockage... Il est recommandé, par exemple, une alimentation contenant 30% de son de blé (remoulage), 39% de manioc, 26% de tourteaux (coton ou arachide), 2% de farine de poisson ou de viande, 2,5% d’os et 0,5% de sels minéraux. Actuellement, le prix du kilogramme de son de blé et de farine de viande varie entre 250 et 300 f (soit 12.500 à 15.000 f Cfa le sac de 50 kg). Des coûts qui peuvent être revus à la baisse lorsque l’achat se fait en gros, à Ivoigrain par exemple. Il est recommandé de se procurer le manioc par cargaison de “bâchée”, qui coûte environ 150.000 f. La possibilité leur est aussi donnée de produire eux-mêmes du manioc à proximité de leur ferme, pour essayer de s’auto- suffire en cette denrée (voir JDE n°019). Lorsqu’on distribue des aliments préparés sous forme de farine ou de granulés, la ration alimentaire journalière varie de 6 à 4% du poids vif de l’animal élevé, ce qui représente une ration de base comprise entre 2,5 et 3,5 kg par jour et par bête, soit une dépense mensuelle comprise entre 260.000 et 340.000 f pour les 15 spécimens. Lorsque la température baisse, il faut augmenter la ration de 200 g par tranche de 5 dégré En lactation, les truies passent de 1 kg le jour de la mise bas à 10 ou 12 kg en fin de lactation. En sortie de lactation, au sevrage, elles passent à une ration à volonté (5 à 6 kg) pendant une quinzaine de jours. La ration journalière en eau potable peut s’élever jusqu’à 25 litres par animal.
Etape 4 : la reproduction
Une truie donne naissance à 8 ou 10 petits en moyenne par portée, dès l’âge de 12 mois et peut voir deux portées par an. La durée de la gestation étant d’environ 4 mois, leur croissance rapide permet de vite constituer ou reconstituer un troupeau. Aux porcelets, à partir de leur 2ème semaine de vie, il est conseillé de leur apporter un aliment de 1er âge afin de leur faire gagner du poids et soulager les mères. Nourris correctement, les jeunes porcs sont prêts à être vendus au bout de 8 mois. *
Etape 5 : la commercialisation
Le porc se vend plus facilement que les autres produits d’élevage. Pour l’échantillon de 15 porcs, après 2 ans d’activité, l’éleveur peut s’attendre à au moins 320 nouvelles têtes, dont la moitié, 160 pouvant peser entre 80 et 100 kg, peut être commercialisée. Les bêtes sont vendues au kilogramme. Lequel se négocie au minimum à 1.100 f. Le porc n’étant vendu qu’à 57% de son poids, cela représente la coquette somme de 8 à 10 millions (poids du sujet x le nombre de sujets x 57% x 1.100 f). Les principaux clients sont d’abord les revendeuses de la viande de porcs (au détail), dont les plus célèbres sont à Yopougon Gabriel gare, les super marchés et les charcuteries
Le conseil
Le porc est sujet à toutes sortes de maladies parasitaires (avec certaines transmissibles à l’homme), bactériennes et virales. On y dénombre, entre autres, la peste porcine classique (PPC), la peste porcine africaine (PPA) et la grippe AH1N1 découverte récemment, qui entraînent souvent l’abattage systématique des bêtes. Aussi, faut-il constamment veiller à la bonne santé de l’animal par un suivi vétérinaire et des séances de vaccinations régulières, vu que la prévention démeure la seule forme de défense efficace.
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