Abidjan, le 2 décembre 2025 – Le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) de Bouaké a apporté des innovations majeures dans ses techniques en vue de renforcer les capacités nationales de production de manioc de qualité. Cette modernisation des techniques favorise une multiplication rapide de cette semence qui contribue fortement à la sécurité alimentaire en Côte d'Ivoire.
Bénéficiaire d'un appui significatif du gouvernement ivoirien et de la Banque mondiale, principal bailleur du Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Vivrières (PDC2V), le CNRA dispose désormais d'outils performants, notamment grâce aux nouveaux laboratoires, serres, tunnels et équipements modernes reçus, pour atteindre ses objectifs.
A en croire Dr Diby Konan, responsable du projet SAH (Hydroponie Semi-Autotrophe), il s'agit d'une multiplication rapide des plants par Culture In Vitro (CIV). « Cette méthode nous permet d'obtenir des plantules saines, débarrassées de virus et de maladies. C'est une étape essentielle pour garantir la qualité des semences », a-t-il expliqué.
Le processus débute en effet par l'assainissement des variétés locales au laboratoire avant leur multiplication en conditions contrôlées. Ensuite, en un temps record, les plantules développent racines, tiges et feuilles, prêtes à être transférées en champ, réduisant ainsi les délais de production.
Le Responsable du projet SAH précise par ailleurs que « les plantes sont naturelles, simplement assainies et multipliées plus rapidement », d'autant plus que la législation ivoirienne n'autorise ni la production, encore moins la diffusion d'Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Poursuivant, Dr Diby Konan précise que grâce à la technique SAH, une seule plantule peut donner jusqu'à 50 nouvelles par an, contre 10 à 15 précédemment.
« En trois semaines, nous obtenons des plantules viables, prêtes à être mises en terre. Là où la méthode classique exigeait six mois, nous gagnons aujourd'hui plus de deux mois sur le cycle de production », a, pour sa part, souligné Dr Essis Brice, chercheur au CNRA.
Le CNRA travaille actuellement avec des producteurs pilotes pour tester à grande échelle cette technique, dans le cadre du Projet PDC2V et du Programme National d'Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA 2).
Il faut noter que cette technologie, précédemment utilisée sur l'igname, cinq années plus tôt, a été adaptée au manioc. Avec cette innovation majeure, le CNRA est désormais capable de produire l'équivalent de cinq hectares de plantules de manioc par jour, selon la disponibilité du matériel végétal. Le Centre fabrique en outre ses propres substrats, autrefois importés du Kenya ou du Nigeria, devenant ainsi autonome sur le plan technique.
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