L'OIDH communique ses premiers résultats d'investigations dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de monitoring des violations des droits humains lors des processus électoraux en Côte d'Ivoire

  • Source: Educarriere
  • Date: jeu. 15 avr. 2021
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L'Observatoire ivoirien des droits de l'homme (OIDH), a cours d'un point de presse animé, jeudi 15 avril 2021 à Abidjan, présenté les premiers résultats des investigations entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de monitoring des violations des droits humains lors des processus électoraux en Côte d'Ivoire.

Selon le coordonnateur adjoint dudit projet, Christiano Aké Mel, l'objectif de ce projet est d'élucider des faits constitutifs de violation grave des droits de l'homme, qui n'ont pas été suffisamment relayés ou qui ont été tout simplement passés sous silence.

« En attendant la publication du rapport général de monitoring, prévu pour la fin Juin 2021, nous voulons à travers la présentation des premiers résultats des investigations, tirer la sonnette d'alarme et demander des actions urgentes sur l'ampleur des faits et sur le sort de plusieurs victimes laissées à elle-même », à expliqué M. Mel.

Ainsi, depuis février 2021, les équipes d'enquêteurs de l'OIDH ont enquêté dans les localités de Dabou (Débrimou, Kpass, Agnéby), Bonoua, Samo, Daoukro, Bongouanou, (Broukro, Assafoué, Akakro, Kangandi) M'batto, Assié Akpessé, Koffikro, Duékoué, Guézon, Téhiri, Divo, Sakassou, Tiebissou, Yamoussoukro (Bonzi, Zatta), Toumodi (Toumodikro, Dioulabougou et Ablikro), Sikensi (Elibou et Goumon), où ils ont pu s'entretenir avec les victimes, les parents des victimes, des témoins et les autorités locales. Et selon le rapport, il ressort que les moyens utilisés allaient des armes blanches aux armes légères et de petits calibres (kalachnikovs, fusils de chasse et fusil de calibre 12 ou à canon scié) avec une préoccupante accentuation du niveau de gravité des violences et une banalisation du crime. Poursuivant, le rapport indique que dans certaines localités, des jeunes gens vêtus de treillis et chaussés de « lèkè » agissant telle une force parallèle, convoyés par des véhicules de transport en commun dénommés "gbaka" ont pris une part active aux combats et contribué fortement à décupler les violences. Cette force ou milice serait à la solde de certaines personnalités politiques.

Cependant, le rapport précise que les communautés enquêtées ont unanimement reconnu les polémiques autour de l'interprétation de la Constitution relativement au nouveau mandat du Président Alassane Ouattara, l'appel à la désobéissance civile, la création du Conseil National de Transition et l'arrestation des leaders politiques qui s'en est suivie, comme les causes immédiates des éruptions de violences.

Face à tout cela, l'OIDH a fait des recommandations afin de privilégier les solutions durables afin de rompre la spirale de violences, d'atteintes et ou de violations des droits humains.

Aux autorités étatiques, il faudra faire la lumière et documenter toutes les atteintes et ou violations des droits humains liées au cycle électoral, sans exclusive ; appliquer en toute impartialité la rigueur de la loi aux auteurs et commanditaires des violences électorales, de discours à relents tribalistes et aux colporteurs de fausses informations ; Procéder à la prise en charge des victimes et à l'adoption du projet de loi portant statut des victimes des différentes crises; Veiller à la mise en œuvre effective des mécanismes de gestion des diversités communautaires; Accentuer la politique nationale de réconciliation nationale sur la prévention et la gestion des conflits communautaires.

Aux acteurs politiques, l'OIDH leur recommande d'éviter les discours à relent tribaliste ; Privilégier le consensus et le compromis ; Renforcer les capacités de leurs militants sur les valeurs citoyennes et démocratiques.

Anthony NIAMKE

 




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