Reportage exclusif / Couvre-feu, lutte contre le coronavirus : Comment la gendarmerie a isolé Abidjan, la vérité sur les gendarmes présumés infectés au coronavirus


Les gendarmes se sont mobilisés pour faire respecter les mesures barrières contre le Covid-19 dans les rues
  • Source: linfodrome.com
  • Date: sam. 04 avr. 2020
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Depuis le dimanche 29 mars 2020 à minuit, Abidjan a été isolé du reste de la Côte d'Ivoire. Une décision qui s'ajoute au couvre-feu pour maintenir les populations à la maison, afin d'éviter la propagation de la maladie à coronavirus (Covid-19), qui s'est répandue dans le monde entier à une vitesse mortelle vertigineuse.

Pour vérifier l'application de ces mesures, la gendarmerie nationale a supervisé ses équipes du Sud-Comoé engagées sur le terrain. Une équipe d'hommes de la maréchaussée part d'Abidjan, le mercredi 1er avril 2020, peu après 19h pour un appui logistique. Quinze minutes après s'être faufilée entre les véhicules dont certains avaient une allure plus que modérée pour éviter le couvre-feu, cette équipe arrive à Grand-Bassam. Elle traverse l'ancienne capitale politique ivoirienne sans faire attention puisqu'à cette heure-ci, le barrage du pont du village de Moossou n'était pas encore dressé. Alors qu'elle croyait atteindre Bonoua situé à 14 km de là en un temps record, elle est freinée par un accident provoqué par un camion, à 5 km de celle localité. Un médecin en service au Chr d'Aboisso échappe à un drame et s'en sort heureusement, avec une frayeur. Mais sa voiture et celle qu'il a percuté violemment doivent être conduites dans un garage à Bonoua, pour ‘' un règlement à l'amiable''. Ce n'est pas le cas pour un 4x4 qui a été presque bousillé et dont le conducteur a été blessé. Après s'être enquis de ce sinistre, l'équipe de la gendarmerie prend la direction de Bonoua, situé à environ 3 kilomètres. Elle tombe sur un autre accident au cours duquel un minicar a violemment fauché un piéton.

Sur place, la police a déjà sécurisé le périmètre. Finalement, les pompiers civils de Grand-Bassam arrivent pour évacuer la victime vers un centre de santé. Lorsque ces gendarmes arrivent à Bonoua, à 20h 00 mn, l'ambiance de la soirée est perceptible dans la capitale de l'ananas. Normal, le couvre-feu, c'est dans une heure. Personne ne fait même attention au passage des véhicules de ces gendarmes, dont un de l'escadron d'Aboisso (5/1) avec gyrophare. Ici, selon des informations de sources administratives, les populations sont réfractaires au couvre-feu et semblent le banaliser. Après une trentaine de minutes à avaler une voie sans rencontrer un véhicule (la mesure d'isolement d'Abidjan ne permet plus qu'un véhicule ordinaire circule), la délégation est stoppée, à N'zikro, au carrefour de la localité de Toumanguier à une trentaine de kilomètre d'Aboisso.

Malgré le fait que ce soient des collègues, des gendarmes postés en nombre à ce corridor impressionnant, tentent de dévisager la délégation. Après les civilités, la herse est tirée pour laisser passer la délégation, et le voyage se poursuit sans heurts jusqu'à Aboisso, à 21h15mn. C'est la cour de l'escadron qui accueille dans un premier-temps, la délégation avant que cinq minutes plus tard, un rassemblement à la place d'armes ne définisse la mission de la soirée. « Nous allons nous déployer dans les quartier d'Aboisso, puis poursuivre notre route à Bonoua pour voir l'effectivité du respect du couvre-feu de la population. C'est une mesure gouvernementale qui doit être appliquée. Sur le terrain soyez professionnels. Nous avons des Opj (officiers de police judiciaire, ndlr) pour engager une procédure contre les contrevenants. Pas autre chose », rappelle le Chef d'escadron, Sydoine Kouassi, commandant-compagnie d'Aboisso). Après lui, le commandant Soro Tebeh, patron de l'escadron 5/1 d'Aboisso, organise les hommes, et à 21h 30mn , c'est le départ

Dans la nuit

Quinze minutes plus tard, c'est une colonne de 4x4 et de cargo qui débarque au quartier TP. Une escale de quelques minutes permet de voir en situation, une patrouille pédestre composée de gendarmes, de policiers et de douaniers. Le commandant-compagnie d'Aboisso reçoit des informations du chef de ce dispositif. Direction, la place Ellinga Ecthé, où aucune âme ne vit. Cette place mythique de rencontres, n'est plus que l'ombre d'elle-même. La seule vie est constituée par la présence d'un chien errant, perturbé par le cortège de gendarmes. D'ailleurs, la queue entre ses pattes, il a dû brusquement changer de chemin, dans un zigzag d'un mammifère domestique affamé de plusieurs jours. Après un détour au quartier Rive gauche, cette importante délégation d'hommes en armes déboule à Sokoura. Ce grand quartier retient l'attention des gendarmes jusqu'à 22h50mn. Retour à l'escadron pour remplacer le carburant consommé, avant de reprendre la route en direction de Bonoua, située à 50 km.

À 27 km de la capitale de l'ananas, se trouve Koffikro, un village carrefour. La patrouille de la gendarmerie marque un arrêt-là, à 23h25mn. 47 mn plus tard, voilà cette forte délégation de la gendarmerie conduite par le chef d'escadron, Sydoine Kouassi, qui débarque à Bonoua. Elle est accueillie par le commandant de brigade de la ville, l'Adjudant-chef Koffi Pierre et ses éléments. Un rapport d'usuel est fait et cette patrouille motorisée est guidée par l'adjudant-chef Koffi, pour sillonner les quartiers Bronoukro, Koumassi et Résidentiel. Que s'est-il passé pour que les populations de Bonoua, réputées opposées à la mesure de couvre-feu entrent dans leur coquille ? « Au départ, nous avons eu des difficultés. Mais le sous-préfet a dû sensibiliser sur la nécessité de rester à la maison.

Le couvre-feu est l'une des mesures prises par le gouvernement pour éviter la propagation du coronavirus (covid-19) », rappelle le commandant de brigade de Bonoua. C'est sous le coup de 1h02mn, que cette délégation se scinde en deux. L'officier Sydoine Kouassi repart à Aboisso avec les éléments de l'escadron ainsi que ceux de la compagnie et de la brigade de la même ville. L'autre délégation fonce sur Grand-B (...)

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