Retrait du chef de l'Etat à la présidentielle : Koné Katinan fait des révélations sur ce qui a poussé Ouattara à jeter l'éponge


Koné Katinan a sorti des choses concernant l'option qu'a prise Ouattara de ne pas être candidat.
  • Source: linfodrome.com
  • Date: lun. 09 mars 2020
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Justin Katinan Koné, le porte-parole de l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a réagi, lui aussi à la sortie d'Alassane Ouattara devant le Congrès, le 5 mars dernier. Pour lui, le chef de l'État n'avait pas le choix.

Nous voici encore plongés dans la joie candide de la douce enfance de la politique africaine. Joie spontanée, rires aux éclats pour célébrer les mirages. Pourtant, il suffit tout simplement de souffler sur l'écume pour découvrir la triste réalité des faits. Depuis hier 5 mars 2020, le chef de l'État ivoirien est devenu un dieu de la démocratie en Afrique. Sur l'autel dressé à sa gloire, l'on y accoure, qui avec l'encens, qui d'autre avec des couronnes de lauriers, qui enfin avec surtout des hommes politiques, ivoiriens ou d'ailleurs, à immoler. Les Brutus ivoiriens de tous les bords sont heureux. Ils ont désormais un dieu qui sanctifie leurs parricides programmés il y a belle lurette. Ainsi va la politique sous les tropiques. J'ai beau chercher, dans son discours, en quoi devrons nous construire un panthéon pour le démocrate Ouattara sans trouver la moindre réponse. Je me suis posé tout simplement 4 petites questions.
Primo, Ouattara nourrissait-il la volonté de briguer un 3è mandat ? Secundo, Ouattara peut-il briguer un troisième mandat ? Tertio, en quoi le tripatouillage de la Constitution qu'il entreprend est-il différent de ce qui se passe ailleurs ? Quarto, à qui finalement Ouattara s'adressait ?

Ouattara veut-il briguer un 3è mandat ?

La réponse à cette question est un oui évident. C'était la raison fondamentale de l'écriture d'une nouvelle Constitution en 2016 dans laquelle toutes les clauses handicapantes pour Ouattara ont été levées. Il s'agit notamment de la clause qui fixait la limitation d'âge à 75 ans et de celle qui exigeait des candidats un état de santé en conformité avec les exigences de la fonction présidentielle constaté par un collège de médecins. En quoi ces clauses étaient de trop dans l'ancienne constitution pour justifier leur effacement dans la nouvelle ConstitutionS'appuyant sur une jurisprudence que l'on ne retrouve seulement en Afrique, où le changement de quelques articles d'une Constitution confère une virginité au président sortant, Ouattara n'a jamais caché, ni dans ses discours, ni dans les faits, sa volonté de briguer un troisième mandat. La question est de savoir s'il en avait les moyens.
Ouattara a-t-il les moyens de briguer un 3è mandat
Deux moyens dirigent, alternativement ou cumulativement, l'action politique. Il s'agit de la légalité et de la force. Ouattara dispose-t-il de l'un de ces deux moyens ou des deux à la fois ?

La Légalité qui manque à Ouattara

Disons les choses tout nettement. Rien dans la Constitution de 2016 inspirée par lui-même n'autorisait Ouattara à être candidat. Après avoir été candidat, d'abord en 2010 par disposition dérogatoire grâce aux fusils placés sur la tempe de la nation depuis 2002, puis par dérivation en 2015, Ouattara n'avait que la jurisprudence absurde ci-dessus rappelée pour contourner la légalité constitutionnelle en Côte d'Ivoire en 2020. Mais en 2010 et en 2015, sa candidature à titre exceptionnel n'avait été possible que parce qu'il avait avec lui une force qu'il n'a plus en 2020.
La Force qui manque à Ouattara
L'échec de Ouattara de transformer le Rhdp, l'appareil politique qui l'a conduit au pouvoir en 2011 et en 2015, en un parti unique sous ses ordres, a sonné le glas de ses ambitions. Sans la caution politique du Pdci et la caution militaire de son chef des opérations guerrières, Soro Guillaume, Ouattara a perdu tous ses moyens de force. La relique de Rhdp qui lui reste entre les mains n'est pas capable de soutenir une opération de passage en force comme il projetait de le faire.
Ne disposant ni de l'un ni de l'autre de ses moyens, Ouattara n'avait plus de choix. A cela, il faut reconnaître que ses parrains présentaient depuis un certain temps des signes d'essoufflement et parfois même d'agacement devant les excès de plus en plus décriés de Ouattara. Au total, légalement, politiquement et diplomatiquement, monsieur Ouattara est au bout du rouleau. Il n'a plus de choix que d'abdiquer et de trouver un successeur parmi les princes héritiers. Dès lors, quel est le mérite de monsieur Ouattara qui justifie autant de lauriers dressés sur sa tête ? En quoi le désistement involontaire de la commission d'une infraction constitue un mérite pour son auteur ? Au pénal, une telle tentative est punissable au même titre que l'infraction elle-même. Pour introniser le prince, il faut évidemment tripatouiller la Constitution. Ouattara espère que son départ involontaire du pouvoir pourra servir de monnaie de change pour acheter la conscience des Ivoiriens en faveur de ce tripatouillage de la Constitution.

Tripatouiller la Constitution pour partir tout en restant

Ayant perdu sa bataille pour un troisième mandat présidentiel, Ouattara veut au moins assurer les arrières. Ses faits d'arme en politique depuis son apparition sur le théâtre politique ivoirien ne plaident pas en faveur d'une retraite politique paisible. A tout moment, l'histoire peut l'interroger. Dans de telles circonstances, à défaut d'être lui-même roi, Ouattara aimerait bien jouer, à la place du peuple, le rôle de faiseur de roi. Il lui faudra trouver dans son écurie l'étalon qui lui fera gagner ce dernier pari. Ou, à tout le moins, couper la tête à toutes les victimes directes de ses méfaits afin que celles-ci ne lui survivent pas. Si, lui Ouattara, arrivé au pouvoir dans le troisième âge s'enorgueillit de son succès à la tête de l'État, pourquoi dénierait-il une telle capacité à un autre troisième âge ? Mais cet argument a l'avantage de séduire une partie de l'opinion et Ouattara entend l'exploiter à fond à son avantage. Pour cela, il lui faut toucher à la Constitution. Ce qui n'est pas acceptable. La Côte d'Ivoire ne peut pas être un lego géant dans les mains d'une seule personne qui lui en donne la forme qu'il veut quand il veut. Quelles qu'en soient les motivations, la Constitution d'un pays ne peut se changer suivant les humeurs d'une seule personne. Pourquoi doit-on applaudir le tripatouillage de la Constitution en Côte d'Ivoire et le blâmer ailleurs. Quelle est cette démocratie dans laquelle le chef de l'État peut se passer du peuple et faire m (...)

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