Jacques Saraka Koffi Mangoua, vice-président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA, ex-allié au pouvoir) et président du Conseil de régional de Gbêkê (Bouaké, Centre-Nord) « a bel et bien » été jugé pour une «infraction de droit commun» et non dans le cadre d'un «procès politique », a réaffirmé, vendredi soir, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Bouaké, Braman Koné.
M. Koné s’exprimait devant la presse au lendemain de la condamnation de M. Mangoua par le Tribunal correctionnel de Bouaké.
Jeudi soir, à l’issue d’un procès qui a duré près de 6 heures d’horloge, l’économiste financier Jacques Mangoua a été reconnu coupable de détention illégale de munitions de guerre et condamné à 5 années d’emprisonnement ferme assorti d’une amende de 5 millions de francs CFA et d’une privation de ses droits civiques pour une durée de 5 ans.
« Je voudrais faire des précisions pour que ce soit clair dans l’esprit de tout le monde, il ne s’agit pas d’un procès politique, il s’agit d’une infraction de droit commun et c’est ce que nous faisons tous les jours, dans tous les tribunaux de Côte d’Ivoire sur la même loi de 1998 », a déclaré le procureur Koné, soulignant que ce n’est pas la qualité du prévenu qui va transformer la qualification de l’infraction.
Pour lui, il faut donc que les uns et les autres « arrêtent de culpabiliser ou de dire que c’est abusif l’arrestation de M. Mangoua » car il appartenait au président du Conseil régional de Gbêkê et à son collège de 4 avocats « de rapporter la preuve » que les objets illicites trouvés dans sa résidence privée ne lui appartenaient pas.
« Les moyens de défense de M. Mangoua Jacques était essentiellement basés sur le fait, d’après lui et son chargé de mission (Moise Amani), qu’un individu serait passé par la clôture pour aller déposer ces objets qui ont été présentés hier au procès », a relevé l’homme de droit, indiquant que le parquet a démontré avec la preuve à l’appui « qu’aucune trace n’a été trouvée sur la clôture qui est d’une hauteur de 3 mètres avec des pointes de sécurité ».
Une information d’ailleurs corroborée au cours du procès par le chef de tribu Konan Ervé Mangoua, désigné une dizaine de jours plus tôt par Jacques Mangoua pour le représenter à la perquisition de son domicile après la découverte du colis litigieux.
« Vous étiez témoin des déclarations de Amani Moise (ndlr : le charge de mission de Jacques Mangoua) il s’est confondu, a regretté ses propos et a reconnu avoir tenu des propos mensongers de nature à jeter le discrédit sur le fonctionnement des institutions or toute leur argumentation (défense) est basée sur les déclarations d’Amani Moise à partir du moment où il a reconnu mentir, leur argumentation tombe », a par la suite démontré le procureur.
Egalement jugé lors de ce même procès, M. Amani a écopé quant à lui de 3 mois de prison ferme et 200 000 FCFA d’amende pour diffamation et divulgations de nouvelles fausses par voie de presse.
Devant la presse samedi dernier, M. Amani avait qualifié l’arrestation de son patron de « complot » politique, affirmant que lors du constat après la découverte des armes, les gendarmes avaient « trouvé des traces d’effraction sur une clôture » de la résidence de M. Mangoua.
Dans une déclaration signée, jeudi soir, par son secrétaire exécutif par intérim, Seri Bi N’Guessan, le PDCI-RDA, a dénoncé la condamnation de son vice-président Jacques Saraka Koffi Mangoua, déplorant un « jugement inique et abscons » qui « s’est d&eac (...)
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