L'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan (publique), en proie à une grève des enseignants, ne connaîtra pas une année académique « ratée », a déclaré jeudi son président Abou Karamoko, dans une adresse aux étudiants.
«Je vous rassure, votre année ne va pas être ratée, jamais », a dit M. Karamoko qui s’exprimait à l’occasion d’une journée d’hommage à son honneur, sur l’esplanade de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, la plus grande du pays, estimée à «52.000 étudiants ».
Depuis le 4 janvier 2019, la Coordination nationale des enseignants et chercheurs (CNEC), dirigée par Johnson Kouassi Zamina, a lancé une grève d'un an pour exiger la levée des sanctions contre huit de leurs collègues et le règlement des heures complémentaires de 2016-2017.
« Je n’ai rien à négocier avec la CNEC de Johnson, absolument rien. Le problème de la CNEC, ce n’est pas une question scientifique ou pédagogique, c’est une question d’intérêt financier », a martelé Abou Karamoko, estimant que « ce qui les intéresse, c’est de voler dans les heures complémentaires ».
« Ce qui les intéresse, c’est comment continuer de voler dans ce qu'on appelle les heures complémentaires, je dis bien voler (…). L’université Houphouët-Boigny est la seule au monde qui paie des heures complémentaires » à des enseignants à hauteur de 7 milliards Fcfa, s’est-il insurgé.
L’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal, a 72.000 étudiants et 1.300 enseignants avec des heures complémentaires plus élevées que celles de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, mais paie « moins de 2 milliards Fcfa chaque année », a-t-il fait observer.
L’Université Houphouët-Boigny, avec 52.000 étudiants, soit 20.000 étudiants en moins et 2.300 enseignants soit 1.000 enseignants de plus, « a payé 7 milliards Fcfa, si vous trouverez un seul pays au monde où les gens ont des heures complémentaires de ce niveau, je vous donne ma tête à couper », a ajouté M. Karamoko.
Après avoir payé 7 milliards Fcfa d’heures complémentaires, la présidence de l’Université qui s’est rendue compte que si elle ne prenait pas les taureaux par les cornes, elle allait se retrouver à 15 milliards Fcfa, a réduit ces heures qui atteignent aujourd'hui quelque 3 milliards Fcfa.
« Comment une université pour laquelle l’Etat de Côte d'Ivoire recrute des centaines d’enseignants chaque année, les heures complémentaires augmentent chaque année, ça tendait vers plus l’infini alors que normalement ça doit tendre vers zéro. Et c’est ça qui les tue », a-t-il ajouté.
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