Ecoutes Soro-Bassolé : Pourquoi le tribunal militaire du Burkina oppose-t-il de la résistance à l'authentification ?


(Photos d'illustration)
  • Source: linfodrome.com
  • Date: mar. 27 sept. 2016
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Près d'un an après les présumées écoutes téléphoniques entre Guillaume Soro et Djibril Bassolé, on reste toujours sans suite de ce dossier qui a failli faire basculer les relations entre Ouaga et Abidjan. L'authentification tant voulue par les deux parties mises en cause tarde à se faire.

Y a-t-il matière à revenir sur l'historique des dossiers judicaires relatifs au coup d'Etat avorté du 16 septembre 2015 ? Assurément non !

Cependant il convient de s'interroger sur certains éléments qui font toujours l'objet de contestation dans la procédure en l'occurrence les supposées écoutes téléphoniques.

Bientôt une année après le début de la procédure judiciaire relative au coup d'Etat du Général Diendéré, la justice militaire du Burkina Faso garde toujours le mystère sur l'authenticité des supposés enregistrements téléphoniques qui sont en sa possession et sur la base desquels le juge d'instruction militaire a procédé, à des arrestations, des inculpations et a même lancé des mandats d'arrêts internationaux.

Le fait-il à dessein ? Ou y a-t-il de réels obstacles à expertiser ces bandes de supposées écoutes téléphoniques qui suscitent aujourd'hui tant de doutes et de contestations ?

On se souviendra que c'est le 12 novembre 2015, soit un mois et demi après le début de la procédure judiciaire relative au coup de force du 16 septembre, que les réseaux sociaux et les presses nationales et internationales ont été inondées de ces supposées conversations téléphoniques mettant en cause Monsieur Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire et  le Général de gendarmerie Djibril Yipènè Bassolé, détenu depuis le 29 septembre 2015 à la Maison d'Arrêt et de Correction des Armées (MACA). Les avocats de ce dernier confirment l'apparition dans le dossier judiciaire de la retranscription de ces supposées conversations téléphoniques. Les observateurs avertis s'étonnent alors du fait que les écoutes téléphoniques et leurs retranscriptions sensées être le produit des enquêtes ordonnées par la commission rogatoire du 28 septembre 2015 du juge d'instruction militaire soient largement diffusées par les medias, toute chose qui met en mal leur usage en matière judiciaire.

Outre cette publication, apparemment organisée, de la pièce maitresse de ce dossier, le Premier ministre de la Transition, Monsieur Yacouba Isaac Zida, et le président du Conseil national de Transition (CNT) Sy Cherif, s'évertueront par voie de presse à convaincre l'opinion publique sur l'authenticité de ces bandes qu'ils ont certainement détenu et manipulé pendant que l'enquête judiciaire était en cours. Une situation que l'on condamne avec énergie, car ces deux autorités ont outrepassé leur prérogatives pour influencer le cours d'une procédure de justice, mettant en cause le principe de séparation des pouvoirs, pourtant garanti par notre constitution.

Dès lors, les avocats de  Djibril Bassolé  se sont trouvés en droit de dénoncer l'irrégularité et les origines douteuses de ces supposées écoutes téléphoniques.  Ils demandent par conséquent au juge d'instruction militaire l'exclusion de la procédure judiciaire de ces supposées conversations téléphoniques. Les équipes de communication des deux personnalités mises en cause n'ont, elles aussi cessé de contester l'authenticité de cet enregistrement sonore qu'on taxe d'écoutes téléphoniques.

Au regard, des contestations qui entourent ces supposées écoutes téléphoniques, et de l'exploitation médiatico-politique qui en a été faite au cours au cours de l'enquête sur la commission rogatoire, une expertise d'authentification s'avérait nécessaire. Mais, à la grande surprise de l'opinion nationale et internationale, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire déclarait au cours d'une conférence de presse le 7 février 2016, soit 5 mois environ après l'ouverture du dossier : « jusqu'à preuve de contraire nous n'avons pas authentifié ces écoutes » Il précisera en outre que « les sons sont toujours sous scellés. » Et ce jusqu'aujourd'hui. Selon des indiscrétions de sources judiciaires, ces supposées écoutes téléphoniques en l'occurrence celles mettant en cause messieurs Bassolé et Soro, ont été transmises au juge sur une clé USB et qu'il  ignorerait l'origine tant de la clé que de son contenu. Mais qu'il lui a été demandé de les considérer dans le dossier Bassolé. Pire encore, elles n'ont pas encore été authentifiées par ce dernier, 11 mois après la réception de l'élément sonore.

A analyser de près cette situation, en l'occurrence le « mouta-mouta » sur l'authentification de ces supposées écoutes, quatre explications en découlent.

Primo, une véritable expertise d'authentification doit se faire nécessairement sur le support original de l'enregistrement. Ce qui suppose de connaitre son origine or le juge ne détient en ce moment qu'une clé USB qui lui aurait été transmise officiellement par les officiers de police judiciaire (OPJ) enquêteurs. Ceux-ci gardent soigneusement, jusque-là, le mystère sur l'origine de l'interception téléphonique et donc de l'enregistrement qui n'ont d'ailleurs pas été ordonnés par le juge comme l'exigent les textes burkinabè. Le mystère qui entoure l'origine de ces écoutes peut expliquer l'absence d'enthousiasme à les authentifier.

Secundo, Selon des indiscrétions, la clé USB parvenue au juge d'instruction militaire ne contiendrait qu'une copie du supposé enregistrement, que l'ancien Premier ministre Zida et ses collab (...)



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