On a rarement vu le président Alassane Ouattara aussi virulent dans les propos. A l'occasion de la commémoration du 11 avril 2011, qui marque l'arrestation de l'ex-président Laurent Gbagbo et de la chute de son régime, le chef de l'État s'est véritablement lâché.
Le tenant de l'Exécutif en Côte d'Ivoire s'est débarrassé de son manteau d'homme policé qu'on lui connaît pour arborer un ton plutôt guerrier. A Abobo, où il a reçu des victimes de la crise post-électorale, il s'en est violemment pris à son prédécesseur, Laurent Gbagbo qu'il a qualifié d'assassin, sans pour autant le nommer. «Nous sommes en train de célébrer l’arrestation de l’assassin des Ivoiriens», a déclaré Alassane Ouattara, lors de la cérémonie d'inauguration d'infrastructures économiques dans les communes d’Abobo et d’Anyama.
Bien avant, il a reçu des victimes de la crise post-électorale à la mairie d'Abobo. Pendant les échanges qu'il a eus avec ces dernières, le locataire du palais présidentiel n'a pas chaussé de gant contre les ''bourreaux''. «Je donne un conseil à tous ces bourreaux. S’ils veulent bénéficier de la clémence de la nation par l’intermédiaire du président de la République, il faut qu’ils demandent pardon aux victimes et aux Ivoiriens. Sans ce pardon, il n’y aura pas de grâce, il n'y aura pas d’amnistie, et je voudrais que cela soit clair pour tous. La Côte d’Ivoire doit montrer l’exemple, et nous devons faire en sorte que ces questions soient du passé et ne se reproduisent plus», a-t-martelé. Aux victimes, il a recommandé le pardon, sans toutefois occulter la question de la justice. Il leur a promis que justice sera rendue, par les jugements en cours. «Je vous demande de continuer de pardonner, mais cela ne doit pas occulter le problème de l'injustice. Les personnes responsables de ces atrocités seront jugées et continueront d'être jugées quelles que soient les opinions nationales et internationales», a-t-il tranché.
Laissant éclater sa colère, le président Ouattara a qualifié de «bêtises», le concept de ''la justice des vainqueurs'', non sans mettre en garde les donneurs de leçons. «J'entends ici et là des bêtises parlant de justice des vainqueurs. Est-ce qu'on a déjà vu une justice des va (...)
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