Ils n'ont certainement pas la même chance, ni l'aura, encore moins le poids politique qu'un Laurent Gbagbo au pénitencier de Scheveningen à La Haye, pour recevoir des visites à un rythme qui donne le vertige, au point de transformer leur cellule en lieu de pèlerinage politique.
En Côte d'Ivoire, à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), les visites à Lida Kouassi Moïse et Assoa Adou, deux pontes du Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo, se comptent au bout des doigts. Les charges d'atteinte à la sûreté de l'Etat, arguées pour justifier leur présence au pénitencier de la capitale économique ivoirienne, freinent les ardeurs des visiteurs. « Personne ne veut être perçu comme leur complice. Vous savez, quand la justice veut vous créer des problèmes, elle peut utiliser tous les moyens. Les gens ont donc peur de leur rendre visite », nous confie un détenu politique encore présent au sein de la prison, à travers un échange téléphonique ce mardi 31 mars. Ce détenu se dit très proche de Lida Kouassi, avec qui il dit avoir « des contacts permanents »« De peur d'être soupçonné de complicité et de faire l'objet de poursuites judiciaires, les visiteurs sont très rares. Si certains viennent, c'est que c'est la nuit, ou alors ils utilisent d'autres moyens que nous ne connaissons pas », insiste notre interlocuteur.
Les deux cadres du Fpi ne sont, pour autant, pas affectés par cette rareté de visiteurs, apprend-on. Ils vivent leur séjour carcéral avec philosophie. « Ils ne sont pas affectés. Physiquement et moralement, ils sont solides. C'est même eux qui nous encouragent et nous donnent des conseils. Ils nous disent de tenir le coup, et que ce sont des épreuves de la vie », explique ce détenu. Seul couac cependant, le cas de l'ancien ministre Dogbo Raphaël. « Il est au premier étage, et cela le fatigue en tant que handicapé. Nous plaidons pour lui auprès des autorités ».
Leur quotidien dans l'univers carcéral débute à 9h. Tous les détenus sont alors sortis dans la cour de la prison pour un bain de soleil. C'est aussi l'occasion de lire les journaux. Un moment auquel les prisonniers attachent du prix, selon notre informateur, car cela leur permet de prendre connaissance de l'actualité du pays. Li (...)
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