Cour pénale internationale / Aboudrahamane Sangaré : « Pas de deal pour la libération de Gbagbo » - Les prisonniers élargis du FPI disent merci à Miaka Ouretto

  • Source: L'Inter
  • Date: lun. 02 sept. 2013
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Il a été clair, le samedi 31 août 2013, au cours de la cérémonie de réception des prisonniers politiques élargis, après plus de deux ans de prison. Aboudrahamane Sangaré, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'a pas gardé sa langue dans sa poche.

Dans un long discours, qui a émerveillé plus d'un, le premier vice-président du Front populaire ivoirien (FPI), libéré provisoirement le lundi 5 août 2013, a affirmé que son parti politique ne ferait aucun deal pour faire libérer Laurent Gbagbo. « Pourquoi tant de méchanceté et de haine pour celui-là même qui ne connaît pas la haine ? Nul ne peut désunir ce que Dieu a uni. Le FPI ne saurait négocier aucun deal pour la liberté de Laurent Gbagbo. Le droit sera dit et Laurent Gbagbo rentrera dans son pays et sera accueilli par son peuple dans la ferveur », a déclaré M. Sangaré, comme s'il voulait dévoiler un deal qui serait en cours dans le but de faire libérer l'ancien président ivoirien. Cela sous les vivats des militants et alliés du FPI qui avaient envahi le siège provisoire de ce parti sis à la Riviera-Attoban. En effet, c'était la liesse. Tous dansaient et chantaient pour saluer le retour des prisonniers. Mais quand le maître de cérémonie annonce l'entrée sur l'espace qui a servi de cadre à la manifestation, d'Affi N'guessan, Aboudrahamane Sangaré, Michel Gbagbo, Geneviève Bro Grébo et les autres, l'effervescence monte d'un cran. Des femmes coulaient des larmes, d'autres criaient de joie, dansaient, applaudissaient. C'était le délire ! La cité qui abrite le siège du FPI n'avait certainement jamais accueilli autant de voiture et de monde. Tous avaient sortis leurs pagnes, leurs tee-shirts et autres gadgets à l'effigie du FPI et l'ex-président Laurent Gbagbo. Ce qui a fait dire à M. Sangaré, qui parlait au nom des prisonniers élargis le 5 août, ceci : « comment Laurent Gbagbo, ce prétendu criminel de guerre qui a exterminé les populations ivoiriennes peut-il vivre dans l'estime de ses victimes et drainer autant de monde à La Haye, dans les grandes villes européennes et américaines ? Assurément, c'est l'une des grandes énigmes de la question ivoirienne ».

Pour lui, les pourfendeurs du célèbre prisonnier de la Haye devraient changer de position car à l'en croire, « Laurent Gbagbo n'est pas une partie du débat mais il est tout le débat ». Aussi a-t-il estimé « qu'il ne peut y avoir d'omerta sur son nom », notamment dans le cadre de la réconciliation. « Pour ne pas fâcher la Côte d'Ivoire, nous ne devons pas faire du cas de Laurent Gbagbo, un cas qui fâche. Nous devons plutôt en faire, un cas qui rassemble », a-t-il indiqué.

Avant d'informer les dirigeants actuels que le FPI « continuera d'exiger la libération immédiate et sans condition de Laurent Gbagbo ». « Ce n'est pas de l'arrogance sur le chemin non encore défriché de la réconciliation », a-t-il dit. « Un dicton bien connu en Côte d'Ivoire dit qu'après la fête, il y a la défaite. Oui, il y aura bien une défaite mais pas celle du FPI et des démocrates mais celle de tous ceux qui croient que la solution pour une sortie de crise réussie en Côte d'Ivoire réside dans la dissolution du FPI. Le FPI est partie intégrante de la Côte d'Ivoire (...), et puisque l'on ne peut dissoudre la Côte d'Ivoire, l'on ne peut dissoudre le FPI. Ce parti ne peut connaître que la victoire parce que si l'on peut emprisonner la chair, l'on ne peut emprisonner l'esprit. Une fois les lourdes portes de la prison refermées, l'esprit du FPI sortira par la fenêtre », a soutenu celui qui est considéré comme le gardien de la doctrine de ce parti.

D'ailleurs, le samedi dernier, des roses blanches ont été distribuées à chaque prisonnier politique élargi. En attendant le samedi 7 septembre 2013, date à laquelle le président statutaire du FPI doit reprendre son fauteuil, après deux ans de prison, Aboudrahamane Sangaré a invité Pascal Affi N'guessan à dire aux Ivoiriens et à la Côte d'Ivoire le mot qui va libérer Laurent Gbagbo. Pour se faire, il a estimé que les militants et les alliés du FPI doivent rester mobilisés. Pour lui en fait, Affi N'guessan, en qui l'ex-président ivoirien met toute sa confiance, devra « trouver les recettes qui redonneront espoir au peuple de Côte d'Ivoire ». « Nous demeurons persuadés que dans le discours magistral que tu vas prononcer à la cérémonie de passation des charges du 7 septembre 2013, tu sauras donner ta vision pour la Côte d'Ivoire. Oui, camarade président, nous demeurons persuadés que tu sauras dire un mot pour libérer Laurent Gbagbo, la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens. Tes militants et tes militantes, eux, te contemplent. Ils savent que très bientôt, tu les mettras en ordre de bataille pacifique et démocratique pour que demain, un jour nouveau se lève sur la Côte d'Ivoire. La refondation est obstinément en marche et sans complexe, elle poursuit son chemin pour la libération de la Côte d'Ivoire et la restauration de son indépendance et de sa souveraineté aujourd'hui perdues », a affirmé M. Sangaré.

Reconnaissance à Miaka Ouretto

Il a aussi exprimé toute la reconnaissance de la direction du FPI qui était en prison à Miaka Ouretto Sylvain, celui que la dernièr (...)

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