Révision de la liste électorale, les partisans de Gbagbo appellent au boycott et préviennent : « Nous ne reculerons devant aucun sacrifice pour la paix »


Pr Georges Armand Ouégnin, Président de Eds: « Nous appelons tous les Ivoiriens, épris de paix de justice de liberté et de démocratie à s’abstenir de prendre part, à ces opérations d’enrôlement »
  • Source: linfodrome.com
  • Date: sam. 26 mai 2018
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La Coalition de l'Opposition ivoirienne dénommée ''Ensemble pour la démocratie et la Souveraineté'' (Eds) ne se reconnait pas dans les prochaines révisions de la liste électorale (Rle) prévue du 18 au 24 juin prochain. Cette coalition composée par des partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, appelle au boycott de ladite opération initiée et conduite par l'actuelle Commission électorale indépendante dont elle récuse toute crédibilité. Ci-dessous, ses explications dans sa déclaration.

Les élections justes et transparentes sont la clé de voûte de l'enracinement de la démocratie et de la paix dans les jeunes Etats comme le nôtre. Lorsqu'elles sont inclusives et transparentes, les élections permettent de doter nos Etats, d'institutions fortes, crédibles et légitimes. En revanche, lorsqu'elles sont entachées d'irrégularités et organisées dans un contexte de suspicion généralisée, ces élections deviennent porteuses de conflits de tous ordres et hypothèquent dangereusement l'avenir de toute une nation.

A notre grand étonnement, une fois de plus c'est par le communiqué du

Conseil des ministres du mercredi 16 mai 2018 que le gouvernement, après, dit –il, avoir été saisi par la commission en charge des élections, a annoncé la révision de la liste électorale prévue pour la période du 15 au 24 juin 2018. Cette opération électorale, selon les termes dudit communiqué, concerne toute la population en âge de voter, et sera conduite par la Commission Electorale Indépendante. Or, du fait du déséquilibre notoire et de l'inféodation inacceptable de l'actuelle CEI au pouvoir, l'Etat de Côte d'Ivoire a été condamné par la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples qui, à travers un arrêt, a ordon aux autorités ivoiriennes de  « modifier dans un délai de 12 mois à compter du 18 novembre 2016, la loi n°2014-335 du 18 juin 2014 relative à la Commission Electorale Indépendante pour la rendre conforme aux engagements internationaux du pays » au motif peu honorable pour notre pays que par cette CEI, l'État de Côte d'Ivoire “ a violé son obligation de protéger le droit des citoyens de participer librement à la direction des affaires publiques de leurs pays, garanti par l'article 13(1) et (2) de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples ». Vous constatez avec nous que le délai imparti à l'Etat pour s'exécuter est écoulé depuis le 17 novembre 2017.

L'actuelle CEI est plus que jamais illégale et illégitime. Il s'en suit qu'elle n'est plus habilitée et qualifiée pour conduire quelque opération électorale que ce soit dans notre pays.

Oui, Mesdames, Messieurs, la CEI actuelle est disqualifiée et tous les actes qu'elle pose et posera sont entachés de suspicion légitime et susceptible, à juste titre de contestation. En d'autres termes ils sont nuls et de nul effet. C'est pour aider l'Etat de Côte d'Ivoire à sortir de cette illégalité à travers les actes que pose la CEI que nous avions appelé, avec insistance, les tenants actuels du pouvoir à des discussions inclusives avec l'ensemble des acteurs politiques et les membres des organisations de la société civile, dès l'annonce des sénatoriales passées. Nous avons même été contraints d'user de manifestations publiques démocratiques et pacifiques dont le meeting du samedi 17 mars 2018 à la Place CP1 de Yopougon et la mémorable marche de protestation, du jeudi 22 mars 2018 violemment réprimée avant même le début de son déroulement, pour faire entendre notre voix. Mais en vain. …

Au dialogue que nous préconisions les dirigeants actuels nous ont opposé, comme ils en ont l'habitude, la répression, les arrestations et les emprisonnements… Malgré tout, nous continuons de sensibiliser les chancelleries occidentales et africaines en Côte d'Ivoire et certaines institutions d'aide au développement afin qu'elles œuvrent, par les voies qui leur sont propres, à convaincre le pouvoir actuel de l'impérieuse nécessité de la réforme de la CEI qui doit devenir réellement indépendante et impartiale afin de préserver la Paix et garantir aux Ivoiriens des élections justes, libres, transparentes, inclusives et démocratiques.

Pour bien montrer que cette bataille pour la réforme de la CEI n'est pas exclusivement celle de la classe politique mais de tous les citoyens ivoiriens qui ont le droit et le devoir de choisir librement et sans contrainte, leurs représentants, nous avons réussi à mutualiser nos efforts avec ceux de la majorité des organisations de la société civile regroupées au sein d'une plate-forme dénommée le GPATE (Groupe de Plaidoyer et d'Action pour la Transparence des Elections), plate-forme qui a entamé elle aussi des plaidoyers auprès des institutions nationales et internationales en vue de la réforme du cadre institutionnel et juridique des élections en Côte d'Ivoire. C'est donc dans un contexte où tous les partis politiques de l'opposition, toutes les personnes de bonne volonté et la quasi-totalité des organisations de la société civile sont unanimes pour réclamer la réforme de cette commission, que les gouvernants actuels décident unilatéralement de la maintenir en l'état et, comble de mépris, avec à sa tête le très contesté et controversé Monsieur Youssouf BAKAYOKO, en lui confiant à nouveau les opérations électorales à venir.

La Côte d'Ivoire appartient à tous ses fils et toutes ses filles que nous sommes. Son avenir et sa stabilité sont donc l'affaire de tous, acteurs politiques, société civile, et population. EDS comprend difficilement que le gouvernement rejette avec autant de suffisance et de dédain l'appel de l'opposition, de la société civile et de la Cour africaine des peuples et des droits de l'Homme à la mise en place d'un o (...)

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