Procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé : difficile de ne pas parler politique
Un vrai méli-melo

  • Source: linfodrome.com
  • Date: sam. 30 janv. 2016
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Vendredi 29 janvier 2016 est le deuxième jour du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la Chambre de première instance I de la Cour pénale internationale (Cpi). Un procès que l'on veut apolitique.

Jeudi 28 janvier 2016, à l'ouverture de ce procès baptisé «le procès de la honte» par les uns ou «le procès du siècle» par les autres, et qui oppose le procureur Fatou Bensouda aux Ivoiriens Laurent Gbagbo, ex-président de la République de Côte d'Ivoire et de son ministre Charles Blé Goudé, le juge président de la Chambre, Cuno Tarfusser, s'est voulu clair. «Ceci est un procès pénal (…) Ce n'est pas du tout un procès fait à la Côte d'Ivoire ou même au peuple ivoirien mais à deux personnes accusées par le bureau de la procureure. ce procès n'est pas une manifestation politique. La chambre ne permettra pas une instrumentalisation politique de ce procès», a-t-il déclaré.

Cette précision est de taille vu que durant toute la procédure de confirmation des charges contre Laurent devant la chambre préliminaire I qui l'a envoyé en procès, certains observateurs ont jugé impartiale et inéquitable la démarche de la procureure de la Cour, parlant d'un procès politique à l'encontre d'un homme sur qui la communauté internationale s'est acharné.

Cette balise posée par le juge, l'Accusation l'a prise en son compte. Elle l'a fait savoir lorsque la Défense a fait observer une violation des procédures du statut de Rome au cours des enquêtes de la procureure qui entacherait la crédibilité du procès. «Un procès équitable passe nécessairement par une procédure équitable», a asséné la Défense, ajoutant que la procureure est sortie de cadre.

«La vérité c'est que depuis quatre maintenant, le procureure a adopté une certaine vision de la Côte d'Ivoire, de la crise post-électorale, de Laurent Gbagbo dont elle ne peut se départir quels que soient les faits contraires. A ce niveau, nous sortons du domaine du droit pour rentrer dans celui de la croyance qui n'a pas sa place dans ce prétoire», a fustigé Dov Jacobs de la Défense.

En réponse à cette observation, Eric Mc Donald de l'Accusation a fait remarquer au juge que, à considérer la précision sa précision à l'entame du procès sur ce que doit être son orientation, c'est plutôt son confrère qui sort du domaine du droit. Et Bensouda de renchérir dans son propos liminaire que «il ne s'agit pas de déterminer qui a gagné les élections de 2010 ou qui aurait du les remporter. Il s'agit d'établir la responsabilité pénale de deux accusés pour ce qui est arrivé dans le cadre des violences post-électorales de 2010 et qui relève de la compétence de la CPI d'un procès politique».

Ils l'ont dit certainement pour canaliser les débats afin de faire preuve d'efficacité et de célérité, comme l'a souhaité le juge Cuno Tarfusser. Mais comment cela peut-il être possible de juger dans ce procès deux hommes politiques qui ont une histoire avec leur pays sans parler de la Côte d'Ivoire, de la politique et des élections de 2010? Comment peut on parler du contenu sans le contenant, étant donné que les évènements se sont déroulés dans le contenant ?

L'on parle de procès de Gbagbo et de Blé Goudé, deux hommes politiques qui ont exercé à des postes de responsabilité à un moment donné de l'histoire de la Côte d'Ivoire. Et les faits qu'on leur reproche se situent autour de la crise post-électorale. Or qui dit crise post-électorale dit élections. Donc parler des morts et des victimes revient à dire les circonstances de la crise donc des élections. Un vrai melimelo.

Le (...)



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