Avant la confirmation de sa victoire par le Conseil constitutionnel / Amnesty International Côte d'Ivoire parle à Ouattara : « Ne rejetez pas ceux qui souffrent, pleurent et qui n'ont pas voté »


Nathalie Kouakou a interpellé aussi bien le président réélu, Ouattara, que ses opposants pour un quinquennat apaisé (Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: lun. 02 nov. 2015
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Un mandat de rupture sur les questions de justice, de réconciliation et de gouvernance participative, c'est ce que la section ivoirienne de l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme basée à Londres (Grande-Bretagne), à savoir Amnesty International, attend du président ivoirien sortant, proclamé vainqueur du scrutin du 25 octobre 2015.

A quelques heures de la validation par le Conseil constitutionnel des résultats provisoires transmis par la Commission électorale indépendante (Cei), sa présidente, Mme Nathalie Kouakou, lance un plaidoyer dans ce sens. A la faveur d'un entretien, hier vendredi, à ses bureaux des 2-Plateaux dans la commune de Cocody, l'activiste des droits de l'Homme a d'emblée félicité le président Alassane Ouattara pour la réélection et s'est réjouie de l'environnement apaisé des élections. Toutefois, dans son analyse «critique, au-delà des évidences », elle dit avoir relevé derrière le fort taux d'abstention, des citoyens non intéressés par le jeu électoral qu'ils estimaient être fait d'avance. «Le véritable enjeu, c'était le taux de participation qui marque la légitimité, l'assise populaire, laquelle fait de l'élu le président de la République et non un chef de l'Etat. Or, pour ce scrutin, l'analyse à froid indique clairement que des milliers de concitoyens sont encore traumatisés par la tragédie des dernières élections. Plusieurs autres sont plus préoccupés par les conditions difficiles de détention de leurs proches emprisonnés et la galère de ceux qui sont en exil, que par ces consultations électorales. Il apparaît clairement qu'il y a un calme avant la tempête. Il faut agir pour calmer la tempête prévisible», a-t-elle interpellé. Puis, d'indiquer que la première sortie dans les médias du président réélu l'inquiète sérieusement. Car, estime-t-elle, «ses propos qui expriment la vision de son nouveau mandat, que nous voulons voir être celui de la gouvernance participative, ne nous rassure pas ». Elle a confié que même dans son propre camp, plusieurs acteurs qui se réclament de lui ne sont pas contents des premières déclarations du président Ouattara. Aussi l'interpelle-t-elle directement sur son devoir de père de la Nation. «Excellence Monsieur le président, asseyez-vous et discutez avec l'opposition modérée et dure dont l'électorat a opté massivement pour l'abstention. Avec une légitimité au-dessus de la moyenne, vous êtes le chef de toute la famille ivoirienne. Il y a, à coté de vous, ceux qui rient, ceux qui jubilent. Ces éclats de joie ne doivent pas vous empêcher d'entendre ceux qui pleurent, qui souffrent et qui n'ont pas voté. Ne les rejetez pas. Asseyez-vous avec Affi N'guessan et Sangaré Abou Drahamane qui a une base avec lui. Parlez directement aux deux camps. Réglez deux ou trois problèmes subsidiaires pour faire venir tout le monde à la table du dialogue pour une Côte d'Ivoire rassemblée », a-t-elle plaidé. 

       

L'opposition appelée à saisir la main tendue ou périr

Concernant les opposants, qu'ils soient de l'aile dure ou modérée, Nathalie Kouakou les invite à explorer utilement toute opportunité d'ouverture et d'éviter de s'enfermer dans des préalables. C'est pourquoi, elle déplore la non reconnaissance de la victoire du président Ouattara par une partie de l'opposition. Dans une déclaration publié (...)

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