Obsèques de Gado Marguerite : L'émouvant hommage de Gbagbo à sa mère - ''Sangaré, s'il te plaît, dis à ma mère de veiller sur moi''


(Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mer. 11 fév. 2015
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Bien qu'il ne soit pas physiquement présent aux obsèques de sa mère ce week-end a Blouzon, Laurent Gbagbo y a délivré un message important en mémoire de sa génitrice.

Dans une adresse qui a servi d'hommage à la défunte et qui a été lue par son avocat, Me Sylvain Dakoury venu des Pays-Bas pour la circonstance, l'ex-chef d'État, détenu à la Haye, a décrit sa mère, «une femme volontaire, un modèle de courage» à qui il doit presque tout. Un vibrant hommage qui a ému l'assistance. 

Chers amis, c'est le coeur lourd que je voudrais dire un mot sur ma mère, une femme volontaire, un modèle de courage. Bien qu'issue d'une famille modeste, et elle-même illettrée, ma mère a tout de suite compris l'importance de l'école. Elle nous aura poussé de toutes ses forces, ma sœur Jeannette et moi-même, ses deux seuls enfants que le sort lui avait destiné, à apprendre, à comprendre et aller aussi loin que possible.

Je dois dire ici combien de fois ma mère et mon père ont été, à ce point de vue, importants. Nos deux parents, à Jeannette et à moi, partageaient la même vision du monde, les mêmes espoirs pour leurs enfants, la même foi en l'avenir. Mon père, comme vous le savez, était un ancien combattant de la Seconde guerre mondiale et croyait en l'éducation, aux efforts pour se réaliser.

En 1962, j'ai obtenu mon Bepc. C'était une réussite, et pour tous, un moment important. De bonnes âmes ont alors conseillé à maman de me convaincre de devenir instituteur, une fonction qui m'était désormais ouverte. Cela nous aurait permis, et d'abord à elle, de vivre mieux. Son ambition était plus haute. Elle a refusé et leur a répondu haut et fort: ''Mon fils ira à l'école aussi loin que son intelligence le permettra. Moi, je suis prête à faire tous les travaux (…) pour qu'il en soit ainsi''.

Son heure de gloire a sonné en juin 1965. En ce mois-là, cette année-là, j'ai obtenu le deuxième baccalauréat, et ma sœur a obtenu son Bepc. Ma mère était fière, fière et heureuse. Cette réussite était d'autant plus importante pour nous que grâce au sésame qui était le baccalauréat, je pouvais entrer à l'université. J'allais même bénéficier d'une bourse de 25.000 fcfa par mois. J'ai tout de suite aimé ce que j'étudiais, et je me suis plongé dans les textes afin de découvrir l'intelligence du monde, parallèlement, nous nous organisions pour initier des mouvements syndicaux afin de faire avancer la cause de la démocratie. D'ailleurs, en mai 1969, nous avons déclenché avec nos amis représentants des lycées dont Dacou (...)

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