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Crise post-électorale : Pourquoi les forces pro-Ouattara ne sont pas encore inquiétées - Des révélations d'anciens membres de la Cellule spéciale d'enquête

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Photo d'archives.

Les langues commencent à se délier sur la lenteur, voire l'inexistence d'enquête contre des éléments de la Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) impliqués dans les crimes commis pendant la crise post-électorale.

Selon un rapport de Human Right Watch (HRW) publié sur son site depuis le 9 janvier 2014, d'anciens employés de la Cellule spéciale d'enquête (CSE) ont fait des révélations. A HRW, ces employés ont révélé qu'ils attendaient ''le feu vert'' des autorités gouvernementales afin d'engager des enquêtes contre les forces pro-Ouattara ayant commis des crimes à grande échelle. Ce qui sous-entend que les poursuites contre ces forces seraient bloquées par un manque de volonté des autorités judiciaires. Surtout que les résultats des enquêtes de la CSE épinglaient ces forces d'être à la base du meurtre de 545 personnes durant la crise post-électorale. Mais, depuis, selon HRW, aucune personne n'a encore été formellement identifiée dans le camp pro-Ouattara, alors que la justice ivoirienne a déjà inculpé plus de 150 dirigeants civils et militaires de l'ancien régime, sans oublier la condamnation, par le tribunal militaire, de neuf (9) membres des forces proches de l'ancien président Laurent Gbagbo.

Pour HRW, les révélations des employés de la CSE sont d'autant plus justifiées qu'elles mettent en exergue un acte incompréhensible du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés publiques, Coulibaly Gnénéma. Il s'agit en effet de la dislocation de la Cellule spéciale d'enquête dont le personnel, pour la plupart, a été renvoyé ou remplacé. Selon l'Ong internationale de défense des droits de l'Homme, les trois juges d'instruction ont été renvoyés ou remplacés tandis que 20 officiers de la police judiciaire qui constituaient cette cellule ont été réduis à quatre. « Toutefois, un soutien insuffisant de la part du gouvernement et un manque d’indépendance judiciaire ont entravé les enquêtes, en particulier contre les forces pro-Ouattara », précise le rapport. Qui révèle par ailleurs que ''le manque d’indépendance'' pour les procureurs et les juges d’instruction a aussi ''sapé le travail'' de la cellule spéciale.

Si HRW s'est réjoui de la remise en selle de la Cellule spéciale d'enquête, cette Ong n'a pas manqué, par contre de relever la nécessité pour le gouvernement de rétablir, au minimum, le personnel à son niveau d’origine tout en assurant la sécurité et l’indépendance à cette cellule pour qu’elle puisse mener des enquêtes rigoureuses. « La prolongation des travaux de la Cellule spéciale d’enquête donne aux victimes des violences post-électorales une raison d’espérer pouvoir obtenir justice », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique de Human Rights Watch. « Maintenant, le gouvernement ivoirien devrait doter cette unité du personnel, du soutien logistique et de l’indépendance lui permettant de faire son travail », a-t-il soutenu.

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