Il est également le doyen des chefs de Yamoussoukro, et c'est lui qui, en novembre 2010, avait juré au nom du peuple baoulé de voter pour l'actuel chef de l'État, Alassane Ouattara, qu'il avait d'ailleurs baptisé ''Allah N'Guessan'' (N'San). Dix jours après la rencontre de remerciements du président Henri Konan Bédié avec les chefs traditionnels baoulé, le 16 août 2013 à Yamoussoukro et après plusieurs refus, il a finalement accepté de s'ouvrir à nous. Dans un entretien que nous avons eu avec lui, Nanan Yao N'Guessan a abordé divers sujets de l'actualité, notamment la rencontre du 16 août dernier avec Henri Konan Bédié, où il a pris la parole au nom de ses pairs. « Il n'appartenait pas à Bédié de prendre l'initiative de nous réunir et nous remercier. L'initiative revenait à Alassane Ouattara de se faire accompagner par son aîné pour accomplir cet acte.
Chez nous les Baoulé, ce n'est pas comme ça que les choses se passent. D'ailleurs, je n'ai pas manqué de lui poser des questions à ce sujet », a-t-il fait savoir, avant d'expliquer qu'à sa mort, « Houphouët-Boigny nous a laissé comme héritier Henri Konan Bédié. Si ce dernier nous a demandé de voter pour Alassane Ouattara et que nous avons accepté, c'est parce que nous le considérons comme l'envoyé d'Houphouët-Boigny. C'est pourquoi je dis encore une fois que c'est Ouattara qui devait faire ce déplacement parce que c'est lui qui a véritablement eu besoin de nous. C'est lui que nous avons voté ». Nanan Yao N'Guessan s'est également prononcé sur l'alliance des Houphouëtistes au sein du RHDP. «
Aujourd'hui, je me pose des questions sur le fonctionnement de cette alliance. Si elle fonctionne normalement, pourquoi Bédié s'est-il rendu à Yamoussoukro (le 16 août dernier, ndlr) sans les autres leaders ? Je le répète, nous n'avons pas été associés à sa création, je ne saurais donc me prononcer sur son fonctionnement actuel », a-t-il lâché. En outre, il a exprimé un sentiment de frustration parce qu'après avoir baptisé le candidat Alassane Ouattara en novembre 2010, lors des campagnes pour les élections présidentielles, il n'a jamais reçu un seul mot de remerciement, selon lui. « Je m'attends au moins à un remerciement de sa part.
Lorsque vous aidez un vieillard à travailler dans son champ, le lendemain, s'il ne peut pas se déplacer, il envoie son petit-fils vous dire merci », a expliqué Nanan Yao N'guessan, indiquant avoir été menacé dans son village pour l'acte qu'il a posé à l'endroit d'Alassane Ouattara. « J'ai passé des moments difficiles.
Mais je n'oublierai pas les dix derniers jours où j'ai failli perdre la vie. Et depuis, personne n'est venu me saluer, ne serait-ce que pour me dire merci », a-t-il dit, amer. « Chez nous, ça ne se fait pas. On ne sollicite pas une récompense. Elle doit être volontaire et libre. Je suis fier d'avoir accompli ce geste, je n'ai aucun regret. L'acte que j'ai posé a permis à son bénéficiaire d'être là où il est aujourd'hui, je ne peux que m'en réjouir. Je ne cesserai, à mon humble niveau, de remercier Allah, notre arbre protecteur, afin qu'il continue de nous combler de grâces », a ajouté le chef traditionnel.
Des confidences au prési (...)
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