Abidjan, le 20 novembre 2025 - Alerté par un cas de pollution à Assinie, dans le département d'Adiaké, le ministre de l'Environnement">Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Jacques Assahoré Konan , accompagné des autorités locales, s'est rendu le mercredi 19 novembre 2025 sur les lieux pour constater l'ampleur de la dégradation qui frappe la lagune Aby. Il a lancé un appel à une action collective contre l'orpaillage clandestin.
Depuis plusieurs semaines, les riverains et les acteurs du tourisme observent une détérioration inquiétante de la qualité de l'eau, devenue ocre et boueuse. Les affluents de la lagune charrient désormais une grande quantité de sédiments, conséquence des pluies récentes, mais surtout des activités d'orpaillage clandestin en amont, notamment entre Aboisso et la frontière ghanéenne.
« Les conséquences de l'orpaillage clandestin sont aujourd'hui visibles de tous. La lagune est trouble. Les poissons, les crevettes et les langoustes disparaissent. Les pêcheurs n'arrivent plus à vivre de leur métier. L'érosion progresse, l'environnement se détériore et cela menace directement nos villages, nos activités touristiques et l'image d'Assinie. Sans compter que les populations sont exposées à des eaux potentiellement polluées par les produits utilisés pour extraire l'or », a déploré Pierrick Artault, porte-parole des responsables de complexes hôteliers et lanceur d'alerte.
« Nous ne cherchons pas à accuser qui que ce soit. Nous demandons simplement que l'État intervienne. Assinie est l'une des vitrines de la Côte d'Ivoire. Nous sommes des milliers à vivre ici, hôteliers, pêcheurs, artisans, commerçants, familles, etc. », a-t-il ajouté.
Face à ce cri du cœur, le ministre Jacques Assahoré Konan a rassuré les populations que leurs préoccupations seront portées au plus haut niveau de l'État et suivies de mesures concrètes dans les plus brefs délais.
Il a également précisé que si le phénomène provenait en partie du Ghana voisin, il se développe aussi, avec de nombreuses complicités, le long du fleuve Tanoé, avant de se déverser dans les affluents qui rejoignent la lagune Aby.
« Le fléau de l'orpaillage clandestin ne peut être combattu par l'État seul. Nous devons agir ensemble pour protéger nos cours d'eau et nos lagunes, afin de protéger notre santé, notre économie et l'avenir de nos enfants », a-t-il conclu.
Pour rappel, cette situation perdure depuis 2015, malgré plusieurs démarches initiées par les autorités ivoiriennes. En 2017, la Côte d'Ivoire et le Ghana avaient signé un mémorandum visant à encadrer l'orpaillage et à protéger les affluents, mais ce document n'a jamais été appliqué. Le ministre a annoncé qu'il sera réexaminé et réactivé afin que les actions prévues soient enfin mises en œuvre, dans une dynamique de coopération renforcée entre les deux pays.
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