Lors de l’Africa CEO Forum tenu le 17 mai 2024 au centre de convention de Kigali, Rwanda, Asta-Rosa Cissé, Directrice régionale d’Africa Global Logistics (AGL) pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, a participé à une table ronde sur le thème « Transformation numérique : comment les entreprises peuvent-elles en tirer pleinement parti ? ». Cette discussion a réuni des experts de divers secteurs pour explorer les moyens par lesquels la numérisation peut transformer le paysage des affaires en Afrique.
Asta-Rosa Cissé a souligné que l'Afrique a réalisé des progrès significatifs en matière de technologies de l'information et de la communication, notamment grâce à l'expansion rapide des câbles sous-marins, un écosystème d'entrepreneuriat numérique florissant et une augmentation des investissements en capital-risque. Cependant, elle a noté que les entreprises n'ont pas encore pleinement exploité ces technologies à des fins productives, en particulier dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services. Selon Cissé, investir dans l'infrastructure pour assurer la couverture et l'accessibilité financière est crucial, mais il est également nécessaire de promouvoir les technologies de rupture et les startups innovantes pour surmonter les contraintes du marché, les coûts et la culture numérique.
Les technologies numériques peuvent transformer de manière significative le paysage des entreprises en Afrique en augmentant la productivité, la rentabilité et l'intégration dans les chaînes de valeur mondiales, régionales et locales. En adoptant ces technologies, les entreprises africaines peuvent améliorer leur efficacité opérationnelle, renforcer la prestation de services et élargir leur accès au marché. Les outils numériques peuvent aider les entreprises à réduire les coûts, à améliorer l'engagement des clients et à faciliter la prise de décisions fondées sur des données. De plus, les technologies numériques offrent la possibilité de combler le fossé entre les entreprises urbaines et rurales, en donnant accès à des marchés et des ressources plus vastes.
En tant qu'acteur majeur de la logistique, AGL s'engage à rester à la pointe de l'innovation technologique. Asta-Rosa Cissé a présenté Yiri, le centre d'innovation d'AGL situé à Abidjan. Ce centre vise à stimuler l'innovation parmi les employés d'AGL, les clients et les universités, tout en soutenant le développement de start-ups en Afrique. Yiri fournira des solutions technologiques pour l'industrie de la logistique, renforçant ainsi l'engagement d'AGL envers l'innovation.
Daniel Yu, fondateur et PDG de Wasoko, a souligné l'impact de la digitalisation sur l'agriculture, affirmant que la digitalisation permet d’accroître de 31 % la productivité agricole. Il a insisté sur l'importance de comprendre les véritables besoins des agriculteurs pour mettre en œuvre des technologies adaptées. Stephen Gitagama, PDG du groupe Nation Media Group PLC, a mis en lumière le rôle crucial des médias pour soutenir et promouvoir les initiatives de digitalisation entreprises par les entreprises et les gouvernements africains.
La table ronde a également abordé les politiques nécessaires pour faciliter la transformation numérique en Afrique. Il est crucial d'améliorer les infrastructures de transport en investissant dans les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires pour faciliter la circulation efficace des marchandises et réduire les goulets d'étranglement logistiques. La simplification des procédures douanières par la numérisation et la promotion de la coopération régionale pour harmoniser les politiques, les normes et les réglementations commerciales sont également essentielles. Encourager l'adoption de la technologie dans la logistique par des incitations à l'utilisation de logiciels de gestion, de systèmes automatisés et d'analyses de données est une autre priorité.
Investir dans le capital humain est également crucial. Il faut élaborer des programmes de formation ciblés pour améliorer les compétences des travailleurs du secteur de la logistique, en mettant l'accent sur la culture numérique, la gestion de la chaîne d'approvisionnement et les compétences techniques liées aux nouvelles technologies. La collaboration avec les établissements d'enseignement pour inclure des programmes de gestion de la logistique intégrant des outils et des technologies numériques est également nécessaire. De plus, créer des incubateurs et des accélérateurs pour soutenir les startups dans le secteur de la logistique, en leur fournissant les ressources et le mentorat nécessaires pour développer et mettre à l'échelle des solutions innovantes, est crucial pour promouvoir l'innovation.
En conclusion, la transformation numérique offre des opportunités immenses pour les entreprises africaines, leur permettant d'améliorer leur efficacité opérationnelle, d'élargir leur accès au marché et de renforcer leur compétitivité. Cependant, pour réaliser pleinement ce potentiel, des investissements dans les infrastructures, des réformes réglementaires et un renforcement des compétences sont essentiels. Les initiatives comme celles d’AGL et les contributions des experts lors de l'Africa CEO Forum montrent la voie à suivre pour une adoption réussie de la numérisation en Afrique.
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