Trois heures durant, le mercredi 14 janvier dernier, le cinquième vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi), chargé de l'implantation, de l'encadrement et de la stratégie électorale, le professeur Abouo N'dori Raymond, en mission d'explication pour le compte de l'actuelle direction, a échangé avec les militants d'Agboville.
En plus de l’absence de nombreux cadres de ce parti et de responsables de base, le ministre N’dori a pu constater qu’une majorité d’intervenants a réaffirmé son soutien à Laurent Gbagbo et dit s’inquiéter du futur du Fpi. Avec la presse, le proche collaborateur du président du Fpi, Pascal Affi N'guessan, s'explique. Il fait des révélations sur Michel Gbagbo, le député Bertin Kouadio Konan dit ''KKB'', et exprime son désaccord avec Amani N’guessan qui exige que Gbagbo rompt le silence.
Â
Avez-vous le sentiment d’avoir été compris au vue des prises de position de la majorité des intervenants qui réclament Laurent Gbagbo?
Je pense avoir répondu aux questions. Je pense qu’ils vont encore aller réfléchir et discuter entre eux, parce que je sais qu’il y a de l’intoxication dans les bases. Il est donc difficile qu’ils modifient leur impression rapidement. On va chercher le nom d’un prisonnier pour l’agiter, en pensant que tous feront place, si on annonce la candidature de Gbagbo qui, je précise, ne s’est jamais déclaré candidat. Mieux, Affi n’est pas candidat contre Gbagbo, mais il est candidat contre les gens qui se cachent derrière Gbagbo.
Â
Vos adversaires l’affirment pourtant et apparemment, la base semble être partante.
Je dis, et j’assume, que Gbagbo n’est pas candidat. Mieux, Gbagbo n’a pas exprimé son intention de faire acte de candidature, et même s’il le faisait, nous lui demanderions les motivations. Car, nous, au Fpi, on doit savoir si la candidature de Gbagbo est bien pour Gbagbo, bien pour le Fpi et bien pour la Côte d’Ivoire. Quel est l’intérêt pour le Fpi d’être dirigé par un prisonnier?
Â
Pourtant, son fils soutient le contraire?
Michel c’est mon fils. Il a reçu un appel de quelqu’un qui lui a dit : ''ton papa dit d’aller déposer….’'. La personne qui l’a appelé a de l’influence sur lui et est proche de son père, et Michel sait que je suis dans le vrai. Gbagbo n’a pas demandé à être candidat. Je vous informe que Blé Goudé est contre cette candidature et farouchement contre. Sachez que quand KKB a voulu rencontrer Gbagbo seul à seul, ça n’a pas été possible, il en a été empêché. Nous le savons, je ne vous en dirai pas plus. Ce n’est pas tout qu'on dit, mais c’est l‘essentiel que je vous dis. Il n’y a pas d’opposition réelle pour le poste de présidence du Fpi, entre Laurent Gbagbo et Affi N’guessan, il n’y a pas de combat entre le père et le fils. Et si Gbagbo souhaite vraiment reprendre le parti, il nous l’expliquera, vu qu’il sait à qui il a remis le parti en 2001.
Â
Quelle est donc la solution pour que le Fpi retrouve la paix?
La solution est qu’on aille à un congrès et qu’on élise un président, qui prendra son bâton de pèlerin pour essayer de recoller les morceaux.
Â
Si le président Affi est mis en minorité au congrès, que ferez-vous?
On irait à un autre congrès, vu qu’il est candidat unique. Il n’y a que le congrès qui peut démettre le président de notre parti, sinon ni les fédéraux, ni les 2/3 de quelque structure que ce soit, ne peuvent démettre le président du parti. Je sais que le statut sera retouché en certains points, vu que je suis membre du comité scientifique du congrès. Mais, rassurez-vous, on ne les touche pas pour que quelqu’un qui est en prison, soit président du parti.
Â
Quelle peut donc être la porte de sortie dans cette crise ?
Un candidat unique, en général, on l’élit. Si 90% des congressistes (...)
Lire la suite sur Soir Info
don Laurent Gbagbo Michel Gbagbo KKB Affi N'guessan Blé Goudé Front populaire ivoirien Fpi Côte d’Ivoire Agboville candidature opposition