Politique

Interview / Alpha Blondy, depuis la Suède : « La réconciliation en Côte d'Ivoire est un échec » - « Gbagbo et Blé Goudé n'ont pas leur place à la CPI » - « PDCI, RDR, FPI, tous ont ''merdé'' ! »

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« L'interview, c'est pour un journal en Côte d'Ivoire où ici ? », c'est en ces termes que débute notre entrevue avec Jagger visiblement remonté contre la presse ivoirienne.

Mais, cette tension est assez vite dissipée quand finalement, il sait que l’interview parait dans ''100%culture'' qui est basé en Suède où il se trouve au moment de l’interview parce qu’il est en tête d’affiche de l’édition 2014 de ''Selam Stockholm Festival''. La reggae star ivoirienne a bien voulu se prêter à quelques questions-vérités à notre magazine préféré. Interview.

 

Bonjour Alpha Blondy et bienvenue à Stockholm où tu jouis finalement d’une grande notoriété. 

Merci au public de Stockholm qui m’a finalement adopté, ainsi qu’à nombreux de mes fans, ça fait la troisième fois que je viens à Stockholm et on m’y a toujours réservé un accueil chaleureux.

 

Quel sentiment t’anime de savoir qu’on te considère comme une star mondiale à Stockholm et que c’est finalement en partie à travers toi que beaucoup de suédois connaissent la Côte d’ivoire? 

C’est pour moi une grande fierté de savoir que l’Afrique et sa voix se font entendre partout dans le monde et particulièrement la Côte d’ivoire qui ne véhicule malheureusement pas en ce moment, une bonne image d’elle à cause de toutes ces crises politiques.

 

En effet, à propos de crises politiques, comment va la Côte d’Ivoire?

La Côte d’Ivoire va bien. Bien même, et je pèse bien mes mots. Ce sont plutôt les politiciens qui ne vont pas bien en Côte d’Ivoire. Ce ne sont pas les populations qui sont fâchées entre elles comme on veut nous le faire croire, ce sont les politiciens qui les ont plutôt divisées. Je pense donc que le concept de la réconciliation nationale après cette grave crise, est un échec au départ. Parce que pour moi, c’est plutôt aux politiciens de réconcilier le peuple ivoirien qu’ils ont divisé.

 

La réconciliation entre le peuple n’est donc pas à l’ordre du jour pour toi?

Si. Mais, la crise a été assez grave pour qu’on pense que les choses vont s’arranger par des paroles de façade. Ma solution, c’est que les politiciens se réconcilient entre eux et qu’ensuite, ils réconcilient le peuple qu’ils ont divisé. C’est tout un processus qui peut prendre 10, 20, voir 30 années pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa paix d’antan où les gens du nord, du sud, du centre, de l’ouest et de l’est vivaient en parfaite harmonie, à travers une grande diversité ethnique qui devait pourtant être un atout pour un pays civilisé comme la Côte d’Ivoire.

 

On sait que tes opinions en tant qu’ambassadeur de la paix pour l’Onu sont souvent contestées en Côte d’Ivoire. N’as-tu pas finalement le sentiment d’avoir échoué dans cette mission?

Pas du tout. Parce que le plus important, c’est de prévenir la guerre à travers des actions de paix en période de crise, et c’est un peu ça ma mission. Par exemple, à propos de la crise post-électorale, je pense que si on m’avait écouté, il n’y aurait pas eu cette crise. Parce que mon message était clair au départ. J’avais prévenu que ce n’était pas une bonne idée d’aller aux élections avec deux armées face à face. J’avais même précisé qu’en Afrique, pendant les élections il y a toujours deux vainqueurs et comme on connaît bien le scénario, il y a toujours un qui dit, revendiquer sa victoire et donc si deux candidats prétendent la victoire, alors ça donne forcément la guerre. Face à cette situation, je me retrouve finalement comme un leader d’opinion sans opinion.

 

Que sous-entend être un leader d’opinion sans opinion, dans ton cas?

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