Emploi/Entrepreneuriat

Cartier Women's Initiative Awards 2014 : quatre Africaines parmi les finalistes

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De g. à dr. : Achenyo Idachaba, Amy de Castro, Mariam Hazem et Winnifred Selby.

Elles se nomment Winnifred Selby, Amy de Castro, Achenyo Idachaba et Mariam Hazem. Originaires du Ghana, de l'Afrique du Sud, du Nigéria et de l'Égypte, se sont les finalistes africaines du prix Cartier Women's Initiative 2014. La remise des récompenses aura lieu le 16 octobre prochain à Deauville, en France.

C'est avec une assurance et un aplomb désarmants qu'elle se présente. Winnifred Selby, surnommée "Winnie", 19 ans, dirige depuis deux ans l'entreprise Afrocentric Bamboo.

Basée au Ghana, celle-ci fabrique des vélos en bambou adaptés aux activités et aux reliefs ruraux du pays. Vendus à 100 dollars sur le marché local, ses vélos existent aussi en version haut-de-gamme, vendus 300 dollars, surtout à l'étranger (notamment aux Etats-Unis). "J'ai su dès l'âge de six ans que je serai entrepreneure sociale, c'est dans mon ADN, déclare Winnie. Elevée, avec mes cinq frères et sœurs par une mère célibataire, il a fallu très tôt se débrouiller."

Avec Amy de Castro d'Afrique du Sud et Achenyo Idachaba du Nigéria, Winnie fait partie des trois finalistes en lice pour le prix Cartier Women's Initiative, dans la catégorie Afrique sub-saharienne. L'Égyptienne Mariam Hazem, qui compétit dans la catégorie Afrique du Nord et Moyen-Orient complète le quator d'Africaines participant à cette édition.

Projets innovants

Comme chaque année depuis 2007, ce prix récompense des femmes entrepreneures aux projets innovants – une par grande région du monde. Les lauréates de cette nouvelle édition seront présentées le jeudi 16 octobre, en marge du Women's Forum 2014, à Deauville, en France. À la clé : 20 000 dollars (16 000 euros) pour chacune et un an de coaching personnalisé.

En attendant, toutes les finalistes (choisies parmi 1 500 candidates) étaient présentes à Paris, le 13 octobre, afin de présenter leurs projets respectifs aux journalistes et bloggeurs. Et dans l'exercice, Winnie la ghanéenne excelle.

D'entrée de jeu, la jeune femme explique que le concept du vélo en bambou n'est pas "nouveau" et qu'elle l'a juste "introduit" dans sa communauté après avoir remarqué que le manque et l'inadaptation des moyens de locomotion limitaient la production des agriculteurs et fermiers, obligés de marcher des kilomètres pour vendre leurs produits.

Alors, en 2012, à 17 ans, la lycéenne décide de se lancer, avec sept amis, dans la fabrication de vélos avec des tiges de bambou, "par ce qu'il y en a beaucoup au Ghana ! Et même si les gens ne savent pas vraiment que cela a de la valeur, il est important d'en replanter au fur et à mesure pour lutter contre la déforestation".

Trouver sa place

L'entreprise, qui dispose de sa propre plantation de bambou emploie aujourd'hui 42 personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de 320 000 dollars (252 000 euros) l'année dernière. Son carnet de commande, lui, est plein à ras bord avec plus de 4 000 commandes en attente.

À la question de savoir s'il n'est pas difficile de diriger une entreprise d'une quarantaine de personnes, lorsque l'on a que 19 ans, la jeune femme répond : "Non, pas du tout !" Avant d'ajouter : "Je suis CEO de l'entreprise, je sais ce que je veux et où je veux aller. Et puis je suis très bien entourée, avec des personnes bien formées en management, en business etc...Chacun trouve sa place."

Prochain défi : un vélo en bambou électrique, fonctionnant grâce à l'énergie solaire et aussi, une rentrée à l'université l'année prochaine pour, elle l'espère, un diplôme en... entrepreneuriat social.




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