Le secrétaire général du Pdci et candidat déclaré à la présidence du parti était, vendredi 23 août, l'invité de Christophe Boisbouvier sur Radio France internationale.

Au cours de la conférence de presse que vous avez animée, il y a quelques jours, vous avez indiqué que le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, n'était pas éligible à la présidence du parti. Quels sont les arguments qui permettent de dire cela ?

Alphonse Djédjé Mady : Ce sont les textes qui me permettent de dire cela. A la mort du président Félix Houphouët-Boigny, les textes du Pdci ne comportaient pas, dans les conditions d'éligibilité du président du Pdci, la clause d'âge. La clause d'âge a été introduite par le président Bédié lui-même, transposant dans les statuts du Pdci, l'article 35 de la Constitution de la Côte d'Ivoire, et fixant, en ce qui concerne l'âge, un minimum de 40 ans et un maximum de 75 ans. Le président Bédié est âgé de 79 ans. Donc, selon les dispositions des statuts, le président Bédié ne peut pas être candidat. C'est d'un.

De deux, on me dira que les textes peuvent être modifiés. C'est vrai. Mais, les textes ne peuvent être modifiés que par le Congrès. Et même si on modifiait les textes, ils doivent être déposés à la fin du Congrès au ministère de l'Intérieur qui ne peut se prononcer que dans les trois mois. Donc, le président Bédié est forclos. Il ne peut pas être candidat.

Pourtant, Henri Konan Bédié a annoncé qu'il était candidat à sa succession. Est-ce que cela veut dire, selon vous, qu'il viole les textes du parti ?

A.D.M. : Je pense que c'est l'évidence. Ou ceux qui lui servent, peut-être, de conseillers en la matière, lui ont fait que les textes pouvaient être modifiés et être appliqués immédiatement. Je pense que c'est peut-être une mauvaise lecture. Je veux bien croire que c'est cela. Parce que je dis que le président Bédié est l'un des mieux placés pour savoir ce que c'est que le respect des règles établies.

Si le président Bédié ne peut pas être candidat à sa propre succession, comment est-ce que vous voyez son rôle politique à l'avenir ?

A.D.M. : Au niveau du Pdci-Rda, tout le monde est d'avis que le président Bédié peut être une référence, peut-être un président d'honneur. Comme aujourd'hui, le président de la République le considère, en tant qu'aîné, il le consulte, il échange avec lui. A plus forte raison, les cadres du Pdci pourront avoir recours à son expérience, pour essayer de le consulter.

Président d'honneur, tout de même, c'est une voie de garage ?

A.D.M. : Enfin ! Tous ceux qui ne sont pas présidents d'un parti ne sont pas tous au garage. Si pour servir le pays, il faut être président, il serait seul militant du Pdci, et tout seul, alors, il servirait le Pdci. Ne pas être président ne veut pas dire qu'on est au garage.

Au cours de votre conférence de presse, vous avez déclaré : le parti doit aller sur le (...)

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