Côte d'Ivoire : comment Ouattara voit l'après-Ouattara


(Photo d'archives)
  • Source: jeuneafrique.com
  • Date: jeu. 07 juil. 2016
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Il consulte, écoute, discute, réfléchit, hésite… Le chef de l'État sait que sa réforme constitutionnelle sera cruciale pour l'avenir du pays. Enjeux : en finir avec l'ivoirité, stabiliser les institutions et préparer sa succession.

Il y pense depuis des années et la prépare depuis des mois. Comme s'il fallait en passer par cette réforme constitutionnelle pour enfin tourner la page. Ses lieutenants répètent à l'envi qu'jeuneafrique.com/personnalites/alassane-dramane-ouattara/">Alassane Ouattara y voit « l'occasion de moderniser la loi fondamentale » et de la marquer de son sceau…

Mais tout se passe comme si lui, l'ancien Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, écarté à deux reprises de la course à la présidentielle pour « nationalité douteuse » sur la base de textes fabriqués sur mesure par ses adversaires (code électoral pour l'élection de 1995, Constitution pour celle de 2000), tenait enfin sa revanche. Alors Alassane Ouattara tâtonne. Il réfléchit, consulte et hésite, tant sur la méthode que sur le fond.

En début d'année, Ibrahim Cissé Bacongo, l'ancien ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, a été nommé conseiller spécial chargé de la révision constitutionnelle. Depuis des mois, en coulisses, le chef de l'État consulte ses plus proches collaborateurs et ses alliés du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI). Un comité d'experts chargé de proposer un projet de nouvelle Constitution a été mis en place, en juin. Les partis d'opposition, les chefs religieux et les organisations de la société civile ont été sollicités.

Les limites de la stratégie

Mais c'est bien dans l'antichambre de la présidence que tout se décide, et cette stratégie qui consiste à multiplier les angles de réflexion et les consultations, si elle permet de désamorcer les points d'achoppement sans dévoiler les véritables orientations de la réforme, commence à montrer ses limites.

Le jeuneafrique.com/227621/politique/c-te-d-ivoire-fpi-la-chute-de-la-maison-gbagbo/">Front populaire ivoirien (FPI) tendance Aboudramane Sangaré est contre le projet, presque par principe. Il réclame une Assemblée constituante « pour que le peuple, dans toutes ses composantes, s'exprime ». La tendance Pascal Affi N'Guessan, elle, demande au président de « reconsidérer le projet, de le repositionner dans le cadre d'une démarche démocratique et transparente ».

Au jeuneafrique.com/228192/politique/c-te-d-ivoire-vers-un-front-anti-ouattara-des-frondeurs-du-fpi-et-du-pdci/">PDCI, si la ligne officielle consiste à soutenir un texte « qui reprend plusieurs idées déjà proposées par le parti, comme la création d'un Sénat ou celle d'un poste de vice-président », on se prépare aussi « à négocier ardemment les points cruciaux pour préserver [ses] intérêts », explique un député du parti.

Et d'ajouter, confiant, que le PDCI « ne peut être pas être marginalisé, sauf à mettre en péril une alliance qui dure depuis la présidentielle de 2010, qui est appelée à se consolider lors des prochaines législatives et même à déboucher sur la création d'un parti unifié, si cher à Alassane Ouattara ». La menace a le mérite d'être clairement formulée.

"Personne n'est en mesure de dire à quoi ressemble ce texte ni comment l'appeler"

Paradoxalement, c'est au sein du Rassemblement des républicains (RDR), le parti présidentiel, que le sujet fait le plus jaser. En ligne de mire, déjà, la succession du chef en 2020. Le mouvement tout entier est à l'affût du moindre indice qui permettrait de savoir qui le président choisira comme dauphin. Avec qui élabore-til le projet, en interne ?

Quelques noms sont cités : celui d'Amadou Gon Coulibaly, le fidèle secrétaire général de la présidence, l'un des rares auxquels Alassane Ouattara fait entièrement confiance ; Henri Konan Bédié, l'indispensable allié électoral ; Guillaume Soro, l'ancien chef de la rébellion devenu président de l'Assemblée nationale et actuel numéro deux de l'État, qui, en dépit de sa rétrogradation qui se profile dans l'ordre protocolaire, a décidé de jouer le jeu ; enfin, Jeannot Ahoussou Kouadio, ministre d'État chargé du Dialogue avec les partis...

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